La population sous stress hydrique

Les responsables des organismes concernés, à savoir l'hydraulique, l'ADE et la wilaya, n'ont pas respecté les engagements pris lors de toutes leurs réunions et rencontres au sujet de l'amélioration de la distribution de l'eau pour cette commune, a déploré un élu.La saison estivale n'est pas encore entamée que la population de M'qira (daïra de Tizi Ghennif) fait déjà face à une crise aiguë en matière d'alimentation en eau potable. L'eau se raréfie, en effet, de jour en jour dans cette municipalité rurale où les habitants de 34 villages de la commune ne reçoivent cette denrée vitale qu'une fois tous les deux mois, voire trois mois.
"Nous avons compté le nombre de jours pour qu'un village soit alimenté pour une deuxième fois et nous avons trouvé qu'il faudra exactement soixante-dix jours", a expliqué Hocine Bassaïd, l'adjoint du maire de cette localité du sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce dernier a déclaré par ailleurs que les responsables des organismes concernés, à savoir l'hydraulique, l'ADE et la wilaya, n'ont pas respecté les engagements pris lors de toutes leurs réunions et rencontres au sujet de l'amélioration de la distribution de l'eau pour cette commune et tous les PV font foi.
Ce qui étonne cet édile communal est le blocage de l'enveloppe financière de 25 milliards de centimes accordée pour la collectivité afin de transférer la gestion de ce produit à l'ADE. "Pourtant, nous avons déjà commencé les procédures par la préparation des cahiers des charges. Finalement, les services de la wilaya ont pris la décision de la bloquer. Ce qui empirera davantage la situation et retardera cette décision", a-t-il déploré.
Au début de cette semaine, les comités de village ont saisi les responsables locaux leur annonçant qu'une action sera menée afin d'obliger les autorités de wilaya à intervenir et débloquer l'opposition faite par des citoyens. "Si les responsables ne bougent pas, nous allons agir en fermant la station de pompage de Tizi Ghennif. Ainsi, il n'y aura de l'eau ni à Tizi Ghennif ni à M'qira", a lancé un membre d'un comité de village. "Un projet de réalisation d'une conduite autonome est lancé à partir de la station de pompage de Tizi Ghennif afin d'alimenter notre commune. L'avancement des travaux a atteint 60%. Malheureusement, les habitants d'un village de Tizi Ghennif ont sommé l'entreprise d'arrêter les travaux. Depuis, le projet est à l'arrêt. Pourtant, les services de la wilaya nous avaient promis que la force publique sera associée pour la reprise des travaux. Nous ne voyons rien venir", a regretté encore M. Bassaïd. À noter qu'une quantité insuffisante est distribuée pour cette commune. "Nous ne recevons qu'environ 1000 m3 par jour. Pourtant, notre quota quotidien est de 3000 m3. Où va toute cette différence '", s'est-il interrogé. Les responsables de cette municipalité sont toujours assaillis par leurs comités de village.
"Nous sommes sous pression et nous n'avons rien à offrir à ces villages. Un programme d'alimentation par rotation est établi avec les comités de village. Il ne peut être respecté parce qu'il est souvent perturbé à cause du manque d'eau pompée vers nos réservoirs et des fuites incessantes à cause de la vétusté des réseaux", a confié un autre élu à l'APC.
En tout cas, la situation s'annonce difficile dans cette commune où même les sources d'eau ont déjà tari à cause du manque de pluie en hiver. Dans la commune de Tizi Ghennif, la situation est quasiment similaire, car beaucoup de villages de la périphérie ne reçoivent l'eau qu'une fois tous les deux mois. Des citoyens ont signalé que le manque d'eau est dû aussi aux différentes fuites recensées sur les réseaux d'AEP.
"Une grosse fuite signalée sur la conduite principale venant de Tala Mokrane en passant à proximité du technicum déverse une quantité qui pourrait alimenter un village entier. Il y a dix autres fuites çà et là. Elles n'ont jamais été réparées", a signalé un habitant de la ville de Tizi Ghennif.
O. Ghilès