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«La politique de gestion des plages doit être revue de fond en comble»


«La politique de gestion des plages doit être revue de fond en comble»
- Comment les élus de l'Assemblée de wilaya (APW) ont-ils décidé d'organiser des sorties sur certaines plages de l'Algérois 'Parmi les recommandations de la dernière session consacrée au tourisme figure l'organisation de sorties d'inspection sur les plages. On a procédé comme suit : sur les 72 plages ouvertes à la baignade cette année, les membres de la commission ont jeté leur dévolu sur 19 plages, 6 à l'ouest, 6 autres au centre et 7 à l'est. Il s'agissait aussi de visiter une aire de camping qui s'est avérée, une fois qu'on était sur place, n'être qu'un espace vide.Pourtant, le chef de service de la direction du tourisme nous avait assuré que le projet de la plage familiale de Zéralda, pris en charge par un investisseur algérien installé à l'étranger, était déjà concrétisé. Une fois sur place, qu'elle fut notre surprise de découvrir qu'il n'y avait aucun projet. Nous comptons interpeller les responsables du secteur sur ce projet. Au centre de la capitale, nous avons visité des criques fréquentées par des familles. Notre déception a été grande aux Sablettes. L'eau de cette plage est noire et les équipements font défaut. Pourtant, la wilaya a parlé d'une plage modèle. Il n'en est rien.- En plus des concessions, les plages font face aux rejets et se trouvent souvent «sous-équipées»?Nous avons remarqué que l'arrêté sur l'interdiction par le wali d'Alger des concessions n'est pas respecté. Une concession de fait s'est installée sur presque toutes les plages, surtout à l'ouest où des jeunes prennent possession des lieux sans craindre aucune autorité. Les familles, dont l'intimité n'est pas respectée, comme il nous a été permis de le constater, sont obligées de louer tout le kit (parasol, table, chaises) auprès de ces jeunes s'ils veulent éviter des problèmes. On a pu constater que des parkings que devraient normalement gérer des éléments de l'Entreprise de gestion de la circulation et du transport urbain (l'EGCTU) sont cédés à de jeunes complices d'agents recrutés par l'EPIC. Les familles doivent débourser jusqu'à 200 dinars.Ces familles, une fois sur place, ne trouvent rien : ni sanitaires, ni douches, ni eau, ni même accès ou éclairage ou, encore, de lignes de transport. Les accès vers les plages sont inexistants, comme nous avons pu le constater à Alger Plage et à Sidi Fredj, où ce sont des jeunes qui ont installé des accès, en fait juste des palettes en bois. A Surcouf (Aïn Taya), la falaise qui connaît des glissements doit être reprise. Cette même situation s'est posée à El Qadous (Réghaïa). La route y menant est défoncée, les travaux de revêtement de la route de la plage sont à l'arrêt. Les services de la Protection civile manquent d'équipements. Ils n'ont même pas de zodiac ou même un cabanon, ils s'abritent sous un parasol.Les élus ont eu aussi à remarquer le phénomène récurrent des rejets des eaux usées, comme par exemple à El Bahdja (Aïn Benian) en dépit de la présence de la STEP de Beni Messous. Seule petite satisfaction, l'hygiène s'est améliorée grâce au travail des saisonniers de l'AAPL (Agence urbaine chargée de la protection et de la promotion du littoral algérois). La sécurité s'est améliorée également grâce à la présence des gendarmes et de la police.- Qui est responsable, selon vous, d'une telle situation 'Tout le monde est complice. Le plan d'action qui nous a été présenté disait pourtant le contraire. Il nous a été assuré en plénière que le programme de préparation à la réussite duquel ont été associés depuis mars dernier plusieurs services (tourisme, APPL, communes, hydraulique, commerce, etc.), est fin prêt. L'APW a même consenti une enveloppe financière de 35 millions de dinars. On ne sait pas à quoi a servi cette enveloppe.Les APC donnent des autorisations à une concession qui ne dit pas son nom, les différentes directions et les services de sécurité laissent faire. La vérité m'oblige néanmoins à dire que sur la côte est, la situation est maîtrisée. Il faut remercier le président de l'APC de Réghaïa et le wali délégué de Rouiba qui ont tenu à venir accompagner notre délégation sur le terrain.- Que faudra-t-il faire pour promouvoir le tourisme domestique 'La politique de gestion des plages doit être revue de fond en comble. La mesure d'interdiction des concessions, applicable à Alger seulement, est à revoir. Tout le monde y trouvera son compte, particulièrement les APC qui verront leur trésorerie renflouée par cet argent qui ne bénéficie actuellement qu'aux jeunes squatteurs et à leurs complices locaux. Je vous signale que nous allons présenter notre rapport à la prochaine session. Et nous irons même vers une conférence sur le tourisme juste après.


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