Si les effets directs du 11 septembre et l'offensive américaine contre le
terrorisme se sont directement manifestés sur la restriction des libertés
individuelles, et la suspicion qui a frappé de plein fouet l'image exportatrice
des pays arabes, il existe des retombées de la chute des deux tours, qui
continuent toujours de faire des victimes collatérales parmi les entreprises
algériennes, en relation plus ou moins directe avec l'industrie mondiale et,
plus particulièrement, dans le domaine de la haute technicité.
En effet, même si l'embargo sur
les pièces détachées d'appareils électroniques ne dit pas son nom, la
difficulté de s'approvisionner de ces entreprises algériennes auprès de leurs
fournisseurs étrangers l'évoque certainement. Pourtant, des patrons algériens,
sensibles à ce dossier, ne veulent pas en discuter ouvertement pour ne pas
«froisser» leurs partenaires occidentaux soumis, quant à eux, à des contrôles
rigoureux pour ne pas dire drastiques de la part de leurs services de sécurité
respectifs. Ainsi, et selon des chefs d'entreprise ayant requis l'anonymat, il
n'est pas rare que les PME nationales recourent à d'autres canaux, au «système
D», comme ils le qualifient, pour pouvoir s'en sortir et continuer à travailler
chacun dans son domaine d'activité. Ces composants dits sensibles sont soumis à
des autorisations spéciales et les entreprises algériennes, demandeuses de ce
genre de pièces, sont minutieusement contrôlées par les services occidentaux.
De l'origine des fonds jusqu'à la composante humaine, on affirme que tout est passé
en revue à travers des enquêtes effectuées pour éviter toutes «mauvaises
surprises». Un durcissement de mesures dicté par des exigences sécuritaires au
plus haut niveau qui ne veulent pas être prises au dépourvu.
Ces entraves auraient pu remettre
en question la survie même de certaines entreprises puisque les colis de pièces
détachées de haute précision, déjà chers, prenaient un temps fou pour arriver à
leurs destinataires. Comme ultime recours, ces entreprises ont dû s'adapter aux
nouvelles exigences économico-sécuritaires pour ne pas fermer carrément leurs
portes et ne plus hésiter à trouver des «compromis» pour continuer à travailler
de l'aveu même d'un chef d'entreprise.
Cette difficulté
d'approvisionnement touche également des pays à risque ou supposé tel à l'image
du Pakistan, ou le Yémen où arrivent des colis scellés de pièces détachées de
pointe.
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Posté Le : 14/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com