Algérie - A la une

La "Pax Americana" un facteur majeur



La
La situation "chaotique" dans la région du Moyen- Orient risque de perdurer et aucun scé- nario ne laisse appara ître sa stabilisation, a estimé Denis Bauchard, ancien diplomate français spécialiste du monde arabe. "Cette situation chaotique risque de perdurer. Nul scénario laissant apparaî- tre une recomposition ou une stabilisation du Moyen-Orient ne semble pour l'heure crédible", a affirmé cet ancien pré- sident de l'Institut du Monde arabe (IMA), dans une analyse publiée dans Ramsès 2017, un rapport annuel mondial sur le système économique et les stratégies. Pour cet expert, la "pax americana" que George W. Bush avait cru pouvoir imposer en 2003 apparaît rétrospectivement comme un facteur majeur de déstabilisation" de cette région qui, d'après lui, risque des "partitions". "Ingérences extérieures, déstabilisation de régimes discrédités, divisions communautaires et religieuses : le Moyen-Orient explose", résume l'auteur de l'analyse, relevant que la région a rarement connu un "tel chaos". Denis Bauchard restitue, dans ce rapport édité par l'Institut français des relations internationales (IFRI), un sombre tableau sur la situation créée par le "mal nommé printemps arabe". "Guerres civiles en Syrie et au Yémen, confusion au Liban, anarchie en Libye, naissance d'un +Etat+ terroriste en Syrie et en Irak, profusion de groupes djihadistes, incertitude sur la stabilité de la Turquie, un chaos qui a des conséquences directes sur la sécurité des voisins, mais aussi sur celle des pays occidentaux, notamment en Europe", a-t-il expliqué. Il a fait remarquer, dans ce contexte, que les ingérences "répétées" du monde occidental "sont aujourd'hui largement dénoncées", citant en référence une déclaration de Georges Corm, ancien ministre et chercheur libanais, que "ce sont les Occidentaux qui (y) ont semé les graines de la violence et du fanatisme". S'interrogeant si cette "décomposition" de cette région qui "a toujours été une zone de turbulences" annoncet- elle une "recomposition", l'analyste soutient que "le mal nommé +printemps arabe+ qui se développe à partir de 2011 sanctionne l'échec, mais son propre échec contribue aussi à provoquer le chaos actuel". Dans une quête de réponses "inadaptées" à cette situation, l'expert relève le "désarroi" des gouvernements en place, la "détermination" russe dans son intervention et la "pusillanimité" de l'Occident. "Parmi les acteurs exté- rieurs on est frappé du contraste entre la détermination russe et le flottement occidental", note-t-il précisant que les deux points "d'ancrage" de la Russie dans la région restent l'Iran et la Syrie. Sur un autre plan, cet ancien diplomate souligne que les pays occidentaux sont "plus observateurs qu'acteurs" et que les Etats-Unis "ne cachent pas leur volonté de sortir du bourbier moyenoriental au profit de la zone du Pacifique". "Quant à l'Europe, vu les réticences de ses opinions, elle est d'une grande passivité. Il n'y a guère que la France qui soit engagée dans une politique active mais non dépourvue de contradictions", explique-t-il, soulignant que la France, "engagée du côté des rebelles" en Libye, elle a par ailleurs "d'excellentes relations, accompagnées de retombées commerciales significatives, avec les régimes autocratiques saoudien ou égyptien".
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)