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La nouvelle crise du logement et de l'économie



La nouvelle crise du logement et de l'économie
La crise du logement est dépassée. Elle est en dehors des urgences de certains. Si les Algériens avaient connu des taux d'occupation des logements parmi les plus élevés, maintenant, ils exigent le lieu, la taille et le luxe. D'un besoin vital, le logement est devenu un droit sans que personne ne sache comment cette transformation est survenue. Les manifestations que connaissent certaines villes et quartiers de ce vaste pays, ne concernent plus des attributions mal faites ou pistonnées, mais la qualité du logement et son lieu d'implantation.Cette évolution démontre que les efforts fournis par les pouvoirs publics en la matière ont atteint des objectifs et ont transformé des besoins en biens. Le chiffre de 230 mille logements à «distribuer» ne se retrouve dans aucune autre économie au monde. Il s'agit bien de distribuer comme des bonbons des logements qui auront coûté à la collectivité des montants exorbitants.Cette redistribution des richesses n'est, hélas, point perçue comme telle. Ce sont des droits acquis véhiculés par les discours des dirigeants et relayés par la vox populi. Un discours dangereux au regard de la réalité économique actuelle. L'Algérie ne produit pas assez et reste fortement dépendante des revenus des hydrocarbures. La redistribution des richesses sans en créer réellement pose le problème des actions futures et des modèles de croissance pour un pays où la valeur travail et la méritocratie ne sont pas en vogue.Cette satisfaction des besoins sans contrepartie tire sa source d'une certaine conception de l'action sociale de l'Etat. Elle est en adéquation avec les subventions pour les produits de première nécessité qui englobent le prix de l'énergie. Cette politique généreuse est en inadéquation avec la réalité économique. Elle devrait commencer à être inversée si les gouvernants veulent réellement préserver ce qui peut l'être pour les années à venir.Un avenir incertain se profile avec une «mentalité d'assisté» qui s'installe et se généralise. Une mentalité qui transforme ceux qui travaillent en «personne qui n'ont rien compris et qui ne savent pas profiter du système».Cette mentalité généralisée avait été combattue déjà durant les années 1990 et au début des années 2000. L'embellie financière faisait dire à un homme politique : «Nous savons gérer la crise, comment allons nous gérer les surplus.» Beaucoup a été fait dans le cadre du rattrapage. Des milliers de kilomètres de routes ont été réalisés, des centaines de milliers de logements ont été érigés. Le temps est venu de marquer une pause, d'évaluer les besoins et de mettre en place une stratégie de développement durable. Il ne reste que quelques années et une fenêtre de lancement pour mettre l'Algérie sur orbite. Le tout social a fait son temps et à trop vouloir en faire, c'est l'économie qu'on casse et l'avenir qu'on hypothèque.A. E.


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