Algérie

« La médaille olympique, un rêve qui s'est réalisé »



« La médaille olympique, un rêve qui s'est réalisé »
Pour plusieurs anciens athlètes, faire la transition a été parfois un échec. Comment avez-vous réussi votre reconversion 'Je suis actuellement entraîneur d'un groupe de jeunes et président de la commission des athlètes au sein du COA. Après la fin de ma carrière, c'était très difficile de choisir le bon chemin et éviter ainsi l'impasse. Mais, j'ai pris du recul pour repartir du bon pied dans ma nouvelle aventure. En 2013, je me suis présenté aux élections en tant que représentant des athlètes. Le clair de mon temps, je le partage entre ma tâche de formateur et de responsable de ladite commission.En quoi consiste votre mission à la tête de cette structure du COA 'Cette commission est le porte-voix des athlètes et l'outil qui permet d'exposer leurs problèmes et leurs doléances. J'essaye d'accompagner nos athlètes et de veiller à ce qu'ils aient toutes les conditions optimales pour préparer tous les rendez-vous. C'est une lourde responsabilité, mais c'est avant tout un devoir d'aider nos représentants, sachant que je sais à quel point un problème peut influer sur la concentration et la motivation.En tant qu'athlète, quel a été votre plus beau souvenir 'Comme tous les sportifs, le rêve est de prendre part à des jeux Olympiques et aussi de gagner une médaille. J'ai eu la chance de réaliser ce rêve et de vivre mon plus beau souvenir lors des JO 2000 de Sydney. Dans une épreuve technique, nous n'avions pas une grande culture, vu qu'à part Othmane Belfaâ, il n'y avait pas un grand athlète qui a réussi à côtoyer le haut niveau. Avec de la volonté et les entraînements très durs, j'ai pu monter sur la 3e marche du podium olympique. Etre aux côtés de grands champions à l'époque était indescriptible.Vous avez arraché la médaille de bronze devant de grosses pointures du saut en hauteur olympique. Comment avez-vous vécu cela 'C'était très difficile. Il fallait penser avant tout à la qualification parmi le Top 12 en finale. Pour y arriver, le parcours était long. Il fallait se distinguer et rester vigilant, tout en gérant plusieurs paramètres, dont le vent. La finale était serrée, vu que le champion olympique, le Russe Sergey Klyugin a réalisé 2 m 35, le Cubain Javier Sotomayor a sauté 2 m 32, alors que moi j'ai fait également 2 m 32 à l'instar des athlètes classés de la 4e à la 9e place. J'ai pu dépasser 5 grands sauteurs, dont trois Russes grâce à mon premier essai réussi.Quel a été votre plus mauvais souvenir 'Il y a deux mauvais souvenirs. Le premier était un drame familial, à savoir le décès de mon frère en 2002 à l'âge de 21 ans. J'ai passé avec lui six mois à Paris. C'était un coup très dur qui m'a déstabilisé. Le second était ma blessure répétitive au niveau de la cheville. A chaque fois, ce fut un aléa qui m'obligeait à revenir à la case de départ.Depuis votre médaille olympique et votre retraite en 2007, il n'y a pas eu un athlète qui a pris le relais. A quoi est dû cela 'Il y avait au moins trois entraineurs chevronnés dans les épreuves techniques, qui ont quitté l'Algérie vers les pays du Golfe. Il y a eu après une nouvelle génération de bons jeunes entraîneurs, mais qui n'ont pas su détecter les talents. Il y a trois jeunots qui ont pour moi un avenir radieux. Cela dit, les plus grands problèmes sont dans le déficit en matière d'encadrement et les mentalités. Il faut savoir que les athlètes sont branchés plus dans les réseaux sociaux, jeux et autres moyens de divertissement. Ils ne sont pas concentrés à 100% dans leurs spécialités sportives qui demandent une hygiène de vie spéciale. Malgré cela, je suis optimiste quant à l'émergence de bons sauteurs.Est-ce que vous envisagez d'accompagner des jeunes tout au long de leur carrière comme l'a fait Zerrouki avec vous 'Le fait de réaliser des performances en tant qu'athlètes ne veut pas dire automatiquement que nous pourrons être de bons entraîneurs. Dès qu'il dépasse la barre des 2 m 24, l'athlète a besoin d'un programme enrichi et d'un autre cadre sportif. Je peux être utile dans un autre domaine comme le management. Faire appel à un expert est une obligation, vu que la marge d'erreur dans une épreuve technique est très réduite.Trois mois nous séparent des jeux Olympiques 2016. Pensez-vous que l'Algérie a des chances d'arracher des médailles 'Les chances de médailles sont claires. Il y aura Taoufik Makhloufi qui défendra son titre olympique dans le 1500 mètres. Le décathlonien Larbi Bouraâda a les potentialités pour terminer parmi le Top 5. Nous avons aussi un bon coup à jouer dans la boxe et le judo. Il faut reconnaître que ce sera compliqué, vu que la délégation restera 120 jours au Brésil. J'espère que nos athlètes sauront garder un degrés très élevé de concentration et de confiance.Comment voyez-vous l'avenir du saut en hauteur en Algérie 'J'espère voir un nombre important d'athlètes dans les épreuves techniques arriver au niveau mondial et pourquoi pas olympique. Les jeunes s'intéressent d'année en année à l'athlétisme et notamment au saut en hauteur. Pour ma part, je tâcherais d'aider avec ma modeste expérience, sans pour autant m'ingérer dans ce qui ne me concerne pas. D'ici 2020, je suis persuadé que nous assisterons à l'éclosion de plusieurs bons sauteurs, à condition que les jeunes athlètes soient suivis et bien conseillés.


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