Algérie

La manne



Les perspectives en matière de ressources budgétaires, qui proviennent, faut-il le rappeler, des exportations des hydrocarbures, ont encouragé les pouvoirs publics à poursuivre l?effort entamé en 2001 et qui consiste à injecter beaucoup d?argent pour soutenir la relance économique. Le plan de soutien lancé en 2001 sera reconduit pour cinq années à partir de la loi de Finances pour 2005. Près de 50 milliards de dollars seront consacrés au soutien du développement économique et social du pays durant les cinq prochaines années. La bouffée d?oxygène de 2001 va être renforcé par un autre apport. Les différentes régions du pays devraient bénéficier d?un apport important à même de créer les conditions favorables à l?investissement et à la libération des énergies créatrices de richesses. En réalité, cet apport n?est qu?une opération de rattrapage lorsqu?on sait que depuis 1986 la baisse des recettes extérieures due à la chute des prix du pétrole, la mauvaise gestion de la dette extérieure et l?ajustement structurel ont fait plonger l?ensemble des régions du pays dans une situation de pauvreté extrême qui s?est aggravée par la perte de centaines de milliers d?emplois. Soit autant de revenus pour la population. Le maintien du choix d?un prix du baril à 19 dollars pour le calcul du budget, même si les prix actuels avoisinent les 40 dollars, est une mesure de précaution à même de prévenir les conséquences d?un retournement de conjoncture. Surtout l?orsqu?on connaît les appétits voraces d?une administration très portée sur le mode de vie ostentatoire avec l?argent de l?Etat. L?ambition d?apporter « un soutien conséquent au développement économique et social du pays » s?explique par l?importance des recettes que l?Etat engrange grâce à la fiscalité pétrolière. Or cette manne n?est pas éternelle. Les pouvoirs publics devraient mener des arbitrages judicieux entre les besoins sociaux, qui sont incompressibles vu l?état de pauvreté dans lequel se trouvent d?importantes régions du pays, et les investissements à consentir pour soutenir la relance et améliorer le climat d?investissement au niveau local. Car il est clair que seule la relance économique au niveau régional est à même de faire reculer la pauvreté et permettre à l?Etat d?orienter ses moyens vers des secteurs aussi importants que la santé ou l?éducation.



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