Algérie

La loi et l?infamie


Sur le dossier de la colonisation, Jacques Chirac s?est positionné comme parfait continuateur de l?action dévastatrice du parti UMP qui, sous la férule de Nicholas Sarkozy, a refusé d?amender la loi scélérate du 23 février 2005. Le président français a décidé la création d?une commission bidon chargée pompeusement « d?évaluer l?action du Parlement en matière de mémoire et d?histoire », c?est à dire tout simplement de noyer le poisson dans l?eau. Passons sur la donne de politique intérieure qui fait qu?aujourd?hui, sur aucun dossier, le président français ne peut se mettre à dos l?UMP ou une partie de ses membres tant il est en position d?extrême faiblesse, fragilisé par son usure politique, la vague des émeutes des banlieues et par son ministre de l?Intérieur qui avance inexorablement vers l?Elysée. Fondamentalement, Jacques Chirac n?a jamais eu l?intention de remettre en cause « le caractère positif de la colonisation française » pour la simple raison qu?il y croit profondément. S?il était hostile à une telle idée, il aurait pesé de tout son poids pour que la loi ne passe pas, il y a dix mois, ou au moins décidé, dès le 24 février 2005, de la soumettre en seconde lecture. Il a avalisé cette loi infamante, ne réagissant que lorsque quelques intellectuels français ont riposté et qu?il a senti que le traité d?amitié entre l?Algérie et la France était menacé. Mais sa réaction s?est arrêtée net à cette drôle de « commission parlementaire d?évaluation » qui laisse entier tout le dossier de la loi du 23 février 2005 dont les dégâts incommensurables viennent d?être dénoncés, y compris dans les territoires français des Caraibes. Aimé Césaire a fait entendre sa voix et elle n?est pas négligeable. Sur ce texte de la honte, la gauche française ne peut se dédouaner, n?ayant pas été suffisamment combative au moment de son passage devant les parlementaires, ne réagissant que longtemps après, lorsque, l?émotion a gagné l?Algérie et une partie de l?intelligentia française. Au-delà de Jacques Chirac, pourquoi la France officielle, qui a demandé à juste titre pardon pour l?holocauste, refuse-t-elle de faire repentance sur la colonisation ? L?une et l?autre ont pourtant été synonymes d?extermination pure et simple. Les fusils des armées coloniales auraient-ils des vertus insoupçonnées à faire impérativement découvrir dans les écoles aux jeunes Francais ?


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