Algérie - A la une

La laiterie «Edough» refuse de payer les producteurs


La laiterie «Edough» refuse de payer les producteurs
La gravité de la situation s'est répercutée sur l'exercice de l'activité pastorale et les professionnels dont une partie compte investir d'autres créneaux.Après les déclarations officielles des responsables de la CAPCS (Coopérative Agricole Polyvalente de Service), relatives aux pressions exercées par les banques sur les éleveurs-producteurs du lait, c'est au tour d'une autre coopérative du chef-lieu de sortir de ses gonds pour tirer la sonnette d'alarme et dénoncer le bradage annoncé subrepticement par les tenants de l'informel et du pouvoir parallèle local.Khellil Rouainia, président de la Coopérative Agricole de Service de Souk Ahras (CAS-SA), a déclaré lundi à El-Watan qu'il existe à Souk Ahras des éleveurs qui frôlent déjà la faillite à cause des anomalies dans le circuit de la gestion de cette filière. «Au rythme où évolue la situation, la situation risque d'empirer dans seulement une année et un grand nombre d'éleveurs de bovins et de producteurs de lait qui sont déjà en pleine crise, vont quitter le métier et déclarer faillite, et ce en moins d'une année».La gravité de la situation s'est répercutée sur l'exercice de l'activité pastorale et les professionnels dont une partie compte investir d'autres créneaux. Contactés, hier, par téléphone, plusieurs éleveurs ont confirmé les dires de notre interlocuteur. L'un d'eux révélera, d'ailleurs, que des dizaines de producteurs attendent depuis le mois de janvier les aides financiaires versées au complexe laitier «L'Edough» par l'ONIL (Office National Interprofessionnel du Lait et produits laitiers).«Nous attendons, effectivement, notre dû depuis six mois», a confirmé l'un d'eux, avant d'ajouter que la faillite des petits éleveurs est imminente : «Les contraintes multiples auxquelles nous sommes confrontés et l'émergence de l'informel, de connivence, nous en sommes sûrs, avec des relais tentaculaires, ont provoqué une spéculation tous azimuts, à commencer par l'acheminement douteux du lait en poudre et la récente apparition d'un marché informel de fourrage à Ain Seynour dans la commune de Mechroha».Prix prohibitif et spéculationNon loin du bassin laitier le plus important de la wilaya de Souk Ahras, des dizaines de camions stationnées à longueur de journée sur la route nationale n°16 proposent des bottes de foins à 600 DA/l'unité, soit le double du prix réel. Des revendeurs organisés en cartels et qui raflent au passage toute la production de fourrage des communes, voire des wilayas limitrophes.Malgré le grincement des dents quotidien, les éleveurs finissent par abdiquer et acheter au prix fort la survie du cheptel. D'aucuns se demandent, à juste titre, si ces revendeurs qui débarquent des quatre coins du pays et qui sévissent à SoukAhras et ailleurs, sont reconnus comme commerçants où s'il s'agit là d'une activité conjoncturelle dictée par l'abondance de ces sommes colossales qui circulent dans l'informel et où les services du fisc sont contournées avec la bénédiction des instances concernées.«Nous n'en pouvons plus, les recycleurs de la manne du contribuable ont réussi, bon gré mal gré à avoir raison de notre bonne volonté et nous pouvons d'ores et déjà prédire, en l'absence de suivi et de contrôle, l'asphyxie de la filière», a indiqué un professionnel. Khellil Rouainia, lui, place la production du lait dans l'informel à 400% et invite tous ceux qui désireraient réfuter ce taux à envoyer une commission d'enquête.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)