Algérie - Revue de Presse

La Kabylie abandonnée par les pouvoirs publics



Les illusions perdues Si l?on doit faire une rétrospective de l?année 2004 en Kabylie, il faut reconnaître qu?il y a eu deux périodes distinctes, l?avant et l?après-avril. Le début de l?année a été marqué par le lancement effectif du dialogue entre le pouvoir et les animateurs du mouvement citoyen, à trois mois d?une élection présidentielle.Le pouvoir à travers le chef du gouvernement a réussi d?un côté à faire croire qu?il voulait réellement régler la crise et de l?autre à créer un climat malsain dans une région où les divisions politiques ont détruit tous les espoirs, mais la démarche d?Ouyahia échoue. Les archs décrètent le rejet de la présidentielle. Les relations entre le RCD et les archs s?enveniment de plus en plus, en raison de l?engagement du Dr Sadi dans la présidentielle et l?opposition de son parti à la démarche des délégués. A la veille de l?élection, un jeune frère d?un délégué est retrouvé mort dans son magasin incendié à Fréha. On craint le pire, mais les appels au calme réussissent à faire baisser quelque peu la tension. Le 8 avril, moins de 20% des électeurs inscrits participent au vote, révélant au passage l?incapacité des politiques à comprendre les pulsions de la société. La Kabylie commémore ses deux printemps en perdant ses illusions. L?après-avril est vécu en Kabylie comme une grosse déception. Les acteurs politiques traditionnels se faisant tout petit, le pouvoir qui a joué la carte de la crise en Kabylie pour « réussir ses élections » laisse tout tomber et la région, quoique calme, s?enfonce dans la misère et l?insécurité sous sa forme la plus pernicieuse. Même si les archs tentent de temps en temps de maintenir un semblant d?existence sur une scène politique déserte, ils se rendent compte qu?ils n?ont plus la même influence au sein d?une population lassée. L?année 2004 se termine, et on semble oublier que la Kabylie a vécu un véritable drame dont les répercussions socioéconomiques assombrissent son horizon. Aujourd?hui, huit mois après la réélection de Bouteflika, aucune perspective ne semble se dessiner en Kabylie. Abandonnée par les pouvoirs publics, délaissée par ses enfants, la Kabylie survit en payant le prix de sa nature frondeuse, en attendant... Godot.



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