Algérie

La jeune garde à l'assaut de l'hémicycle



Les élections législatives de juin 2021 promettent d'être à la fois inédites et fougueuses. Et pour cause, la composante juvénile, instruite et novice, à l'assaut de la chambre basse du Parlement, pourrait créer la surprise. La jeune garde part à l'assaut du palais Zirout Youcef. Elle pourrait être à l'origine d'un bouleversement radical des pratiques législatives, pour peu qu'elle assimile parfaitement son rôle et ses prérogatives légales. C'est ce qui semble marquer cette première étape pré-électorale, avec de nouvelles pratiques, beaucoup de créativité et des innovations, jusque-là inédites, lors des joutes électorales. Les dernières législatives ont vu des tentatives timides d'utilisation des nouvelles technologies, mais elles avaient vite été étouffées par le manque de moyens, et le désintérêt de l'électorat. Pour ces nouvelles élections, la période pré-électorale a été marquée par une utilisation massive des réseaux sociaux qui ont beaucoup contribué à la facilitation de l'opération de collecte des signatures. Ces nouvelles technologies ont également contribué à l'émergence de nouveaux phénomènes politiques, dont l'élitisme et le corporatisme. En effet, bon nombre de futurs candidats doivent leur réussite à des corporations professionnelles ou des élites intellectuelles organisées en groupes. Certains futurs candidats indépendants ont profité de l'appui de certaines corporations auxquelles ils ne sont pas affiliés ou ont une appartenance organique. Des astuces qui ont fait la différence, lors de cette première étape et, qui risquent de faire pencher la balance de leur côté au cours des prochaines législatives. A priori, inexpérimentée et complètement détachée des prismes et des dogmes d'antan, pour la plupart d'entre elles, les listes des candidats indépendants engagés dans la course électorale, semblent détachées de ces pratiques et réflexes partisans traditionnels. L'on est en droit d'espérer un renouveau aussi bien dans le déroulement de la campagne électorale qu'au niveau de l'acte législatif lui-même.De nombreuses projections et des espoirs reposent sur ces élections, qui ne laissent pas indifférents les Algériens. La preuve en est, d'abord, la facilité pour les listes de candidats indépendants d'acquérir les signatures requises pour le dossier de candidature. Leur nombre dépasse, de loin, les listes partisanes, avec 837 listes de candidats indépendants agréées par l'Autorité nationale indépendante des élections l'Anie, contre 646, appartenant à des partis politiques. Il y a également cet enthousiasme et cette fougue dégagés par l'engouement qu'avaient suscité les retraits des formulaires de candidature. On notera, à ce sujet, quelque 2 400 listes électorales déposées, pour étude, auprès de l'Anie, dont 1 180 listes de partis et 1 220 listes d'indépendants, le tout totalisant quelque 24 214 candidatures. Une facilité dénotée, grâce à de nouvelles pratiques dans la démarche prospective et la collecte de signatures auprès des citoyens. Un aspect qui n'a pas été de tout repos pour les partis politiques, pourtant mieux organisés et mieux outillés sur le terrain et disposant d'assiettes et de traditions électorales ancrées dans leurs us politiques. Faut-il le signaler, nombre de listes partisanes ont été rejetées, faute de signatures suffisantes ou authentifiées, sans compter le manque de crédibilité et de probité morale, qui ont entaché certaines listes partisanes et d'autres griefs non moins importants. C'est dire toute la problématique dans laquelle erre, encore, une grande partie de la classe politique, clouée au pilori par la vox populi, lors du Hirak du 22 février. Une plaie profonde que le «gotha» politique national devra panser rapidement, s'il compte ne pas faire de la figuration au sein du paysage national et s'il compte influer encore sur l'opinion publique nationale. Le discours électoral des partis politiques devra faire abstraction des anciennes répliques et pratiques désuètes, honnies par les Algériens. Un nouveau langage politique et électoral devra être développé, en fonction des éclairages de la scène politique nationale.
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