Algérie

LA GUERRE CONTRE LE MAROC : UNE GUERRE DE DIVERSION.



Dans une pièce de théâtre écrite en 1597, Shakespeare raconte l'histoire du Roi Henri IV mourant qui a régné dans la crainte obsessionnelle d'une révolte de son peuple. Il conseille à son fils héritier d'attaquer la France dans le but d'unifier la nation anglaise contre l'ennemi commun.Le recours à ce stratagème de guerre contre l'ennemi commun pour détourner l'opinion des problèmes intérieurs s'est vérifié à de nombreuses reprises dans l'histoire de l'humanité. Au point où cette pratique est devenue un objet de recherche et d'études connu sous le nom de : « la guerre de diversion ».L'histoire nous apprend que le recours à « la guerre de diversion » a parfois précipité la chute de régimes dictatoriaux, à l'exemple de la Grèce des colonels et de la junte militaire en Argentine.LA GUERRE CHYPRIOTE ET LA FIN DE LA DICTATURE MILITAIRE GRECQUE
Le 21 avril 1967, un groupe de colonels grecs, avec Georgios Papadoupoulos à leur tête organise un coup d'état conduisant à un régime de terreur imposé par une junte militaire. Le pays est brutalement mis au pas, Karamalis, ancien premier ministre est poussé à l'exil, les opposants sont systématiquement arrêtés, torturés, certains déportés dans des îles de la mer Egée. Plusieurs milliers de personnalités politiques, artistes, écrivains trouvent refuge à l'étranger. La junte militaire abolit les libertés, dissout les partis politiques, les syndicats et la plupart des organisations associatives.
On assiste alors à de multiples procès « pour l'exemple » ou la mise à la retraite de dizaines d'officiers pour montrer que la junte militaire ne tolère aucun écart.La situation économique difficile et la politique répressive alimentent un mécontentement croissant à l'endroit du régime des colonels. En novembre 1973, un soulèvement des étudiants gagne différentes couches de la population, il est maté dans le sang.Pour faire diversion, les colonels tentent de faire un coup d'état contre le président chypriote l'Archevèque Makarios, en vue d'annexer l'île à la Grèce. Cette tentative échoue lamentablement et fournit à la Turquie un prétexte pour envahir Chypre le 20 juillet 1974 et en occupe un tiers, conduisant ainsi à la division de l'Ile en deux parties sur des bases religieuses et ethniques.Suite à ce fiasco, les colonels sont contraints à faire appel à l'ancien premier ministre Karamalis pour parer à la situation. Les colonels se retirent dans le déshonneur avant d'être jugés quelques mois après la restauration de la démocratie.
LA GUERRE DES MALOUINES ET FIN DE LA JUNTE MILITAIRE
Le 2 avril 1982, l'armée argentine débarque sur les Îles Malouines (Falkland en anglais) dans le but de les reconquérir alors qu'elles sont occupées par le Royaume-Uni depuis 1833.Le sentiment patriotique est ravivé, la junte joue sur la fibre nationaliste du peuple en espérant le détourner de la situation économique et sociale catastrophique et gagner son soutien contre l'ennemi anglais. En ce début d'année 1982, la junte militaire conduite par le général Leopoldo Galtieri venait de subir une grève générale et une série d'actions de protestation populaire de grande ampleur. Des mobilisations visant la fin du pouvoir militaire et la restauration de la démocratie. S'obstinant à ne pas lâcher le pouvoir, les généraux argentins ont tenté un coup de poker désespéré et suicidaire, tellement le rapport de forces entre les deux armées était déséquilibré. Ils se sont lancés dans une aventure militaire, sans véritable préparation. Il est vrai que l'armée argentine spécialisée dans la répression du peuple n'était pas prête à affronter une armée britannique professionnelle et très bien équipée. Les combats sur mer et sur terre ont fait des dizaines de morts (646 argentins et 255 britanniques) jusqu'à la reddition des troupes argentines le 14 juin 1982. Cette défaite des Malouines accéléra la fin de la dictature en Argentine en 1983. En 1985, un procès de la junte militaire est organisé.
LE MAROC : UN ENNEMI FABRIQUE
C'est cette voie de guerre de diversion que semble emprunter le régime algérien, depuis plusieurs mois, par son escapade et ses accusations fallacieuses contre le Maroc. Il espère ainsi détourner l'attention des Algériens de sa faillite totale dans la gestion du pays et de ses échecs diplomatiques répétés. Pour pouvoir passer d'une guerre de l'information à des affrontements militaires, il faut trouver un prétexte grave qui va servir de déclencheur, mais il faut que ce prétexte soit crédible auprès des opinions nationale et internationale. Pour cela, il s'agit de convaincre par des preuves irréfutables et non pas par des mensonges grossiers. Si les généraux et leurs serviteurs civils tiennent à provoquer une guerre contre le peuple frère marocain, qu'ils envoient leurs enfants !


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