Bouteflika revient à Alger. Du moins lors d'une tournée d'inauguration protocolaire qui a le don de stresser les Algérois et de vérifier que le président de la République a retrouvé de son tonus. Mais au-delà du lancement de ces projets baptisés en grande pompe, celui de leur pertinence demeure entière.
Quel est le point commun entre les différentes inaugurations d'hier dans la capitale. Aucun, si ce n'est la volonté d'affirmer que le président Bouteflika met en pratique ses promesses de bâtir des infrastructures grandioses à défaut d'être nécessaires. Car entre un métro qui a dénaturé la carte urbanistique d'Alger, une salle de conférences supplémentaire sans grand intérêt et un ministère des Affaires étrangères qui n'a que le mérite d'éloigner les diplomates de la vue du Président, seule la Grande-Mosquée d'Alger est le 'bébé' de Bouteflika. Le projet qui lui tient le plus à c'ur. Une 'uvre personnelle.
Mais c'est précisément ce projet, noyé dans des inaugurations pompeuses, qui est le véritable joyau de la couronne du troisième quinquennat. Cette grande-mosquée est une idée fixe qui doit se matérialiser avant 2014 et rien, ni personne ne semble pouvoir contrarier le désir de Bouteflika de voir émerger des marécages d'El-Mohammadia, un minaret aux dimensions totémiques. Le tout est de savoir pourquoi '
Pourquoi cet acharnement présidentiel à financer un projet de cette ampleur ' Pourquoi le dossier de la Grande-Mosquée d'Alger est-il si crucial pour l'image du Président et a contrario pour l'Algérie ' Pourquoi cet empressement à vouloir édifier un bâtiment qui va survivre à 12 ans de règne et affirmer une identité religieuse qui n'a pas besoin d'une telle démonstration architecturale ' Quel est le message caché du Président ' Pourquoi, comme disent les Algériens, ne pas utiliser cet argent de manière plus rationnelle et ne pas le sacrifier aux émotions religieuses les plus élémentaires '
La réponse est chez Bouteflika qui, paradoxalement, n'a jamais dit pourquoi il tient si intensément et profondément à cette 'uvre. Car la Grande-Mosquée d'Alger, au-delà du cauchemar sécuritaire qu'elle va poser au c'ur d'une capitale qui a souffert de l'instrumentalisation politique des mosquées, va ne servir à rien. Tout le monde le sait. Des édifices obsessionnels de ce type existent à Casablanca (la mosquée érigée par Hassan II), ou à Abidjan (l'église de Houphouët Boigny), construits pour célébrer une gloire temporelle et qui ont été désertés, abandonnés et livrés au courant d'air. Une inutilité à 3 milliards de dollars qui donnera une dimension encore plus mystique à notre mode de gouvernance.
M. B.
neuilly 02-11-2011 07:57
Razik 01-11-2011 17:09
Tarous 01-11-2011 16:37
liberter 01-11-2011 16:14
liberter 01-11-2011 16:10
tetsuko 01-11-2011 15:58
Malik 01-11-2011 14:39
Redouane 01-11-2011 14:11
ALMIZANE 01-11-2011 13:30
same 01-11-2011 13:27
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Posté Le : 01/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mounir B
Source : www.liberte-algerie.com