Algérie

La grande détresse des éleveurs à Tiaret Des moutons bradés à 5.000 dinars pièce



Déjà que la saison agricole s'annonce sous de mauvais auspices à cause d'une sécheresse «calamiteuse», voilà que les éleveurs sont contraints de céder leurs cheptels à vil prix. Hier lundi, au marché à bestiaux de la ville de Tiaret, des éleveurs, la mort dans l'âme, ont été contraints de brader leurs mutons jusqu'à cinq mille dinars pièce. Une véritable catastrophe pour une wilaya qui tire quatre-vingts pour cent de ses revenus de l'agriculture et son soutien naturel qu'est l'élevage. Faute de pitance pour leurs troupeaux affamés, des éleveurs se sont lancés dans de longues transhumances à travers les monts forestiers de la région, avant d'être rudement rappelés à l'ordre par les services de sécurité qui agissent en application d'un arrêté du wali prohibant tout pacage dans les alentours immédiats des forêts. Même les éleveurs nomades, craignant pour leurs bêtes, ont levé le camp pour remonter un peu plus vers le nord. Le dessèchement inquiétant du couvert végétal n'offre presque plus rien à se mettre sous la dent pour une wilaya qui compte plus d'un million de têtes d'ovins. Pris entre le marteau de la cherté de l'aliment de bétail et l'enclume de se voir céder leurs troupeaux à perte, les pastoraux ne savent plus où donner de la tête pour sauver une saison, à leurs yeux catastrophique. Samedi dernier, le prix de l'orge a atteint le pic des 3.000,00 dinar le quintal, le maïs à 2.800,00 dinars et le son à plus de deux mille quatre cents dinars. Autre conséquence de la famine qui frappe de plein fouet des troupeaux, les bêtes ont beaucoup perdu de leur poids et même la capacité de reproduction du cheptel s'en est trouvée affectée. Hier, au marché à bestiaux de la ville de Sougueur, véritable baromètre des prix des viandes rouges, le kilogramme d'agneau a été cédé jusqu'à trois cents dinars, une aubaine inespérée pour les bourses modestes qui «Font le plein» en produits carnés. Par une sorte de vases communicants, les prix des viandes blanches, ont en revanche, pris l'ascenseur puisque le poulet de chair a été vendu dimanche jusqu'à 260,00 dinars le kilogramme. Et dans une région où l'agriculture est ce que le pétrole est pour Hassi Messaoud, l'été s'annonce des plus durs avec une économie locale et surtout l'activité commerciale qui seront les premiers à en subir les fâcheux contrecoups.
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