La galerie de peinture «Art’weka» d’Oran

Un espace méconnu «Art’weka» est une très libre transcription latine du terme arabe «arwiqa» qui signifie galerie. Dans un sous-sol en plein centre ville, situé au 3, rue Aspirant Maoued Ahmed (ex-Mirauchaux), les artistes peintres de la ville, en particulier, et les amateurs d’arts plastiques, d’une manière plus générale, peuvent découvrir une galerie d’art qui a vu le jour il y a quelques années mais qui demeure encore méconnue du grand public. A l’extérieur, seule une sobre enseigne désigne l’espace. Deux palmiers nains dans des bacs à fleurs agrémentent l’entrée de cette galerie où l’on accède en empruntant un minuscule escalier dont les quatre marches sont décorées de tesselles en pâte de verre aux couleurs multicolores. Cet espace culturel vient ainsi renforcer le réseau, hélas fort indigent, d’infrastructures culturelles spécialisées dans la ville. Cette galerie d’exposition et de vente, certes très exiguë mais non moins coquette, va permettre, aux artistes connus ou en voie de confirmation, d’avoir l’occasion de se rencontrer ou d’exposer leurs travaux et, pour les amateurs d’art, de venir apprécier les divers talents, s’informer et échanger des avis sur la production artistique locale et sur la vie culturelle en général. Le maître de céans, qui est également artiste peintre à ses heures perdues, entend ainsi, par le biais de cette louable entreprise, attirer l’attention des mécènes dans la ville pour leur faire adopter une attitude active et plus encourageante vis à vis des artistes par une meilleure considération de leurs œuvres, notamment par de fréquents achats. Il faut dire que les institutions de l’Etat, en dépit des sollicitations qui leur sont exprimées à l’occasion de divers manifestations, ne font pas preuve d’empressement à soutenir les artistes et, partant, de contribuer à promouvoir les arts plastiques par de fréquentes acquisitions d’œuvres d’art auprès des galeries d’art ou directement auprès des artistes lors d’expositions. Une telle attitude porte considérablement préjudice au développement des arts plastiques dans notre pays. Selon la préposée de la galerie, les achats de tableaux sont effectués par des clients provenant en grande majorité de la capitale qui ont pris connaissance de la galerie et des tableaux exposés par «le bouche à oreille». Dans la galerie «Art’weka», les amateurs d’art pourront trouver présentement, accrochés sur les cimaises ou posés à même le sol encombrant l’espace réduit, des tableaux de peinture d’artistes d’Oran ou quelques pièces de céramique. L’on retrouvera ainsi, côte à côte, des toiles d’artistes tels que Baya, Belmekki, Cherif, Hirèche, Founès ou Taghzouti, entres autres, ou de quelques élèves des Beaux Arts en quête de notoriété. «Art’weka», une galerie qui vaut vraiment le détour. G. Morad