Algérie

La Fédération des artisans à la rescousse des jeunes et des métiers Une formation diplômante pour les exclus de la formation professionnelle



La Fédération des artisans à la rescousse des jeunes et des métiers                                    Une formation diplômante pour les exclus de la formation professionnelle
La Fédération des artisans et de l'artisanat traditionnel propose des formations pour les jeunes chômeurs écartés des centres de formation professionnelle. Le président de la fédération, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), a expliqué, lors d'une conférence de presse animée hier au siège de l'Ugcaa, que la formule, qui sera lancée incessamment, vise un double objectif. «D'abord, donner une chance aux jeunes qui ont un niveau scolaire inférieure à la 4e année moyenne (seuil établi pour avoir droit d'accès aux centres de formation professionnelle), en leur offrant des stages chez les maîtres artisans. Ensuite, préserver les métiers de l'artisanat traditionnel en voie de disparition. A Alger par exemple, il ne reste que trois dinandiers», informe Réda Yaïci.
En fait, l'idée de la Fédération des artisans est un retour aux sources adapté aux réalités socioéconomiques actuelles. Il s'agit tout bonnement d'offrir aux jeunes des stages d'apprentissage directement chez les maîtres artisans. «Après concertation avec des comités de quartiers, nous avons opté pour la formule suivante : insérer les jeunes qui ont un niveau scolaire inférieur à la 4e année moyenne, sans diplôme, pour effectuer des stages sur sites avec des artisans actifs en leur garantissant un diplôme reconnu de fin de stage et un présalaire encourageant», développe Yaïci. Ainsi présentée, la formule semble bien ficelée. Pour ces jeunes sans emploi ou qui activent généralement dans l'informel (notons que selon les statistiques de l'ONS de 2010, le chômage touche plus de 25% de la tranche d'âge 16-24 ans et plus de 7% de la population sans aucune qualification), il s'agit d'être formé dans le métier de leur choix (372 métiers sont disponibles selon le président de la Fédération des artisans). Ils auront une rémunération mensuelle et finiront par acquérir un diplôme reconnu par la Chambre de l'Artisanat et le ministère du Tourisme. «Ainsi, ces jeunes diplômés pourront travailler dans une entreprise, à leur propre compte ou disposer des formules de crédits tels qu'offerts par l'Ansej, l'Angem et la Cnac», poursuit le conférencier. Ce dernier affirme que des conventions multisectorielles sont en cours de validation avec le ministère de la Formation professionnelle, l'Angem (microcrédits) et le Wali d'Alger pour participer aux programmes de construction de logements' et la formule n'écarte aucune catégorie de jeunes. «Les repris de justice y auront droit sans aucun problème. Je n'ai pas de complexe avec ça», répond Réda Yaïci à une question d'un journaliste.
Du côté des artisans, «les quelques personnes que nous avons contactées ne sont pas contre l'idée», assure-t-il en arguant que les maîtres artisans qui recrutent un stagiaire, au-delà de l'aide que ce dernier pourra leurs apporter, auront droit à des réductions sur leurs contrats d'assurance ainsi que des avantages fiscaux.
Pour gage de sérieux, le président de la Fédération garantit qu'une commission de suivi des stages sera mise en place pour contrôler le déroulement de ces formations au niveau des artisans recruteurs. Il déclarera aussi que tous les apprentis seront assurés.
Le coup d'envoi de cette opération de formation devrait être donné dans les semaines à venir d'abord au niveau de la commune d'Alger-centre, puis au niveau des 56 autres APC de l'Algérois, avant d'être généralisée l'opération à tout le territoire national. «On a des bureaux dans chaque wilaya avec des ramifications au niveau de chaque commune. On compte beaucoup sur l'aide des comités de quartiers pour sensibiliser les jeunes et les attirer vers ce dispositif. C'est une bonne formule pour sortir ces jeunes sans niveau scolaire des méandres de l'informel et de la délinquance. Et puis ça rend service à toute une société où trouver un électricien, un plombier ou un mécanicien relève du parcours du combattant. Sans oublier que la lutte contre la disparition des métiers traditionnels est un impératif», conclut l'orateur, qui donne les chiffres de 13 000 artisans activant à Alger et quelque 450 000 sur le territoire national.
S. A.
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