Algérie - Revue de Presse

Les fortes répliques sismiques de ces derniers jours n?ont été accompagnées d?aucun travail pédagogique des pouvoirs publics. Média populaire par excellence, la télévision n?a pas été mise à profit afin que soit rappelé avec force aux citoyens qu?ils doivent toujours intégrer « le risque sismique » dans leur vie quotidienne. L?opportunité était là pour dire aussi - et avec force - qu?un tremblement de terre est un phénomène tout à fait naturel, ce qui ?uvrerait à tordre le cou à la ravageuse affirmation d?une sanction divine tombant sur les Algériens « en déficit de croyance ». Les milieux intégristes avaient, rappelons-le, ratissé large au lendemain du séisme du 21 mai 2003, mettant à profit l?atmosphère de fin du monde qui avait régné dans le pays à ce moment-là. Il a fallu que quelques scientifiques montent au créneau pour séparer le bon grain de l?ivraie et surtout préconiser que le moment était venu pour que le pays s?installe dans une « nouvelle culture » vis-à-vis des risques naturels majeurs : il y aura certainement d?autres tremblements de terre en Algérie soumise à la jonction de la plaque eurasiatique et africaine, mais les dégâts ne seront réduits que si l?exemple japonais est scrupuleusement suivi chez nous. Du « pays du soleil levant » peut être emprunté surtout le mode d?organisation mis en place dans toute la société afin de faire face au péril sismique : au Japon, rien n?est laissé au hasard, sauf le moment et le lieu du tremblement de terre que la science n?arrive pas encore à maîtriser. Le plus remarquable dans le dispositif mis en place est l?élément pédagogique introduit dès l?école pour faire du citoyen un être actif et non passif, sachant parfaitement comprendre l?événement et mettre à profit les moyens mis à sa disposition par l?Etat. Le Japon est la preuve que le sentiment de fatalité peut être vaincu. Si elle veut se protéger, l?Algérie est condamnée à suivre le même chemin d?autant qu?elle est exposée à d?autres risques majeurs naturels, notamment des intempéries d?une violence extrême, à l?image de celles qui ont affecté le quartier de Bab El Oued. L?aiguillon de cette nouvelle prise de conscience ne peut être que l?Etat. Il n?est pas démuni, car il dispose de toutes les « expériences » des tragédies passées.
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