Algérie

La détention provisoire en question



A l'approche de la célébration du 8Oe anniversaire de la Journée mondiale des droits de l'homme et pour marquer sa reprise, le Forum de la Radio, de Cirta-FM de Constantine, a invité des magistrats pour débattre du droit des détenus et de leurs conditions de détention, ainsi qu'un directeur de prison et un représentant de la direction des affaires religieuses .

C'est l'assistant du procureur général près la Cour de Constantine qui a commencé par un exposé sur la réforme de la justice lancée par l'Etat en 1999, spécialement dans les volets qui ont touché les prisons, notamment les cinq établissements pénitentiaires placés sous la juridiction de la Cour de Constantine, à savoir les prisons du Coudiat et Boussouf à Constantine, celle du Khroub et celles de Chelghoum-Laïd et Mila. Il a parlé de la loi O4/2OO5 du 6 février 2OO6 sur l'organisation des prisons et la réinsertion des détenus et son impact sur l'amélioration des conditions carcérales, les droits conférés au détenu (santé, visites familiales, correspondance, communication, etc.).

Mme Baghdadi, déléguée régionale de la commission nationale consultative pour la défense et la promotion des droits de l'homme, fit son propre exposé en commençant par la présentation de l'organisme qu'elle représente ainsi que des visites qu'elle a effectuées dans quelques établissements à Constantine.

Elle fit part des problèmes soulevés par les détenus, à savoir la surpopulation qui est propre à toutes les prisons du pays. « La plupart de nos établissements pénitentiaires ont été construits au début de la colonisation, comme celui du Coudiat qui a commencé à fonctionner en 185O », dira un magistrat en guise de réponse. Au sujet du nombre de détenus dans chacune des six prisons de Constantine et Mila, un magistrat affirma que celui-ci est mouvant et qu'on peut dénombrer 15O à 16O dans chacune d'elles, alors que le directeur de la prison du Coudiat est intervenu pour avancer le chiffre actuel de 9OO dans l'établissement qu'il dirige, ajoutant que ce chiffre pourrait atteindre les 1.OOO détenus dans certains cas. Parmi les autres problèmes signalés par les détenus et qui ont été également cités par Mme Baghdadi, il y a celui de l'éloignement familial (des détenus de Tamanrasset sont incarcérés à Constantine), des délais que prennent les réponses des appels introduits auprès de la Cour suprême (un détenu attend depuis 4 ans une réponse à son appel, précise-t-elle).

Elle finira par reconnaître que les conditions de vie des détenus ont connu une amélioration certaine, surtout dans la prison de Boussouf. Mais elle déplora quand même « le recours abusif des juges à la détention provisoire alors qu'elle est considérée par le loi comme l'ultime recours ».

Les magistrats présents lui répondront que la question du rapprochement familial est du ressort de la direction centrale de gestion des prisons et que les procédures judiciaires « sont ce qu'elles sont » pour ce qui est de la question des délais.


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