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La daïra derrière le blocage de nombreux projets


La daïra derrière le blocage de nombreux projets
Troisième importante concentration de population et d'entreprises spécialisées dans différentes activités socioéconomiques, la commune de Berrahal, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, est, ces deux derniers mois, confrontée à des difficultés financières.La régie communale qu'elle n'a pas pu exploiter pour un problème de gel des délibérations approuvées par l'Assemblée populaire communale est à l'origine de la mise en veilleuse d'une multitude de projets. Il faut en effet savoir que faute de régie, il n'y a pas de déplacements des représentants de la commune vers les différentes directions, daïra, de la wilaya et autres services en relation avec les opérations d'amélioration du cadre de vie de la population. Faute du minimum requis pour le respect de la bienséance, il n'est pas possible à la commune d'organiser des rencontres, journées d'étude, réunion de coordination... C'est justement ce dernier aspect des activités de cette collectivité locale qui n'a pas permis aux élus de se concerter pour tenter de mieux maîtriser les problèmes liés au raccordement en eau, assainissement, gaz, électricité à Kalitoussa. Il s'agit d'une localité distante de deux kilomètres du chef-lieu de commune où 7 000 nouveaux logements publics locatifs attendent depuis plusieurs mois leurs attributaires. Ce qui expliquerait aussi pourquoi les différents Plans d'occupation du sol n'ont pas été bouclés pour être approuvés et mis en application. Ce n'est que récemment que les principaux intervenants ont pu être regroupés au siège de la commune pour donner leur avis sur les POS n° 3 et 4. « Effectivement, depuis des mois, notre commune est confrontée à des problèmes préjudiciables à son développement. Le comble est qu'aujourd'hui les POS N°3 et 4 que nous avons mis des mois à élaborer sont bloqués par des responsables de diverses institutions de la République. A l'image de la direction des transports de la wilaya dont la responsable est totalement défaillante. Maintes fois invitée officiellement pour donner sa position sur différentes questions concernant localement son secteur, cette responsable reste invisible. Notre commune a un besoin pressant d'une station routière à Berrahal. C'est ce que nous avons prévu sur le Pos. Malgré l'importance de ce dossier, cette directrice donne l'impression d'être à Annaba pour faire du tourisme », a souligné Abdenacer Benali. Il y a aussi ce blocage strict de la régie communale appliqué par la daïra. Il s'agit d'un véritable scandale car intervenant à la veille de la célébration du 11 décembre coïncidant avec la date de la célébration de ce glorieux événement qu'est la commémoration des manifestations du 11 décembre 1960. Dépourvue de régie, la commune n'avait pas les moyens financiers de commémorer cette journée ô combien riche en souvenirs impérissables de la guerre de libération. Cette collectivité locale de quelque 30 000 habitants ne bénéficie pas de l'assistance d'un avocat pour régler d'éventuels contentieux, capable de lui permettre de défendre les intérêts de sa population en cas de besoin. Cette situation a atteint le point de non-retour. La trésorerie communale étant totalement à sec, les membres élus de l'APC ont été contraints de cotiser. D'autant que durant la guerre de libération, Berrahal est connue pour avoir été le fief des maquisards, qu'elle a enregistré un grand nombre de martyrs et qu'elle fut aussi un centre de concentration de l'armée coloniale. Cette situation très aléatoire à laquelle est confrontée la commune, a été publiquement dénoncée par Abdenacer Benali, le président de l'Assemblée populaire communale lors de la dernière session. «Comprendre les enjeux et les différentes mutations qui les accompagnent ou les provoquent est devenu une nécessité. A Berrahal, c'est tout le contraire qui se produit au regard des actions de blocage qui sont appliquées pour interdire la commune de disposer de sa régie ou pour la mise en route de différents projets. Que faut-il en conclure ' », s'est-il interrogé. Des infrastructures socioéconomiques en souffrance depuis des années Et pourtant, les préoccupations importantes de la population à prendre en charge, sont nombreuses. Dans le lot, il y a cette question liée aux différents et nombreux projets socioéconomiques non réalisés. Tel ce projet de stade de 5 000 places en souffrance depuis quatre ans alors que les études ont été achevées et que les finances nécessaires ont été débloquées. Qu'en est-il de cette salle omnisports et de ce marché de proximité, tous deux mis aux oubliettes pour des motifs qui restent à déterminer. Que reste-t-il de ce qui a été fait il y a quelques années comme espaces urbains, espaces verts et places publiques ' Que reste-t-il des autres projets très prometteurs pour la création de richesses et de postes d'emploi pour des centaines de jeunes des deux sexes ' C'est dire si à Berrahal, tout le travail effectué et approuvé par délibération par l'APC est voué aux archives. C'est comme si l'administration de la wilaya en charge de ces délibérations éprouvait un malin plaisir à s'opposer à tout ce qui pourrait faire le bonheur des 30 000 habitants. Dans cette commune balafrée par la RN- N°44 avec sa zone industrielle, sa vocation agropastorale, ses nouvelles cités comme celle de Kalitoussa, ses localités et son patrimoine matériel dont on peut parler un peu ; de celui immatériel bien moins en dehors de quelques symboles comme les croyances populaires, les ordres et les organisations nées des premiers balbutiements de la démocratie dans notre pays. Pour les habitants de Aïn Morkha, aujourd'hui Berrahal, le blocage se situe au niveau de l'administration de daïra qu'il faudrait secouer encore et davantage pour lui poser les bonnes questions sur la signification du patrimoine et sur les principes de la bonne gouvernance. C'est sur cette base qu'ont travaillé les élus de cette commune. Ils ont poursuivi leurs activités. Les orientations des différents POS dont les 2 derniers, ont été une occasion pour le président Benali Abdenacer, ses collaborateurs et l'ensemble des sensibilités populaires de se mobiliser autour d'un nouveau programme de développement local. Il s'agit de soustraire progressivement leur collectivité des griffes du sous-développement. Suite aux consultations des différentes institutions d'intervention, une sorte d'enquête poursuivie sur l'ensemble du territoire de la commune, il a été défini un programme orienté autour de deux axes prioritaires : celui qui fait ressortir l'essentiel des préoccupations des populations et un second axe visant les grands projets de développement prévus à Berrahal. Pour l'essentiel, ce programme est défini pour corriger tous les dysfonctionnements notés dans les différents domaines d'intervention et qui constituent aujourd'hui des obstacles persistants pour le développement de la localité. Ainsi, en dehors des besoins liés au relèvement du plateau technique du centre de référence pour une couverture quasi généralisée des populations en soins médicaux, de la lutte contre le vol de bétail, source de pauvreté dans les milieux ruraux, et à l'assistance des producteurs frappés par la baisse des rendements, Berrahal mise aussi sur l'accroissement des rendements en agricultu-re et le développement des petites et moyennes unités de transformation des produits locaux. Et ce, pour mieux contribuer à éradiquer le chômage des fem-mes, des jeunes. Dans le même sillage, au regard de la fébrilité qui caractérise de nombreux jeunes intéressés par l'investissement dans les activités halieutiques, Berrahal pourrait devenir un centre d'élevage de différents types de poissons pour augmenter la consommation des populations en produits halieutiques de qualité, et effacer de manière définitive le déficit alimentaire.


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