Algérie - A la une

La constituante a dominé les slogans



Les habitants de Béjaïa et ses quatre contrées sont restés fidèles au rendez-vous hebdomadaire qui, depuis près de trois mois, exige ni plus ni moins que le départ de tout le système et tous ceux qui le symbolisent encore. Ni les enquêtes judiciaires ni les arrestations, encore moins lé défilé devant les tribunaux, jugés au demeurant comme un spectacle qui intervient à la veille de chaque vendredi, ne semblent peser sur la détermination des citoyennes et citoyens de Béjaïa. Hier encore, ils l'ont fait savoir. Ils ne veulent pas d'une République militaire ni islamiste, mais d'une République civile où chaque citoyen possède des droits et des devoirs. «C'est notre pays, nous ferons ce que nous voulons», «non à l'élection du 4 juillet», «non à la division ethnique et religieuse», «non à la régionalisation», autant de slogans, scandés ou brandis par les manifestants qui paraissent déceler la moindre manoeuvre des partisans du statu quo ou de ceux qui, pour reprendre les propos d'un manifestant, «ne peuvent vivre que sous la protection d'un chef». «Nous sommes des Amazighs, donc des hommes libres et un homme libre c'est celui qui ne peut accepter qu'on décide à sa place», estime encore cette dame, une habituée des marches de vendredi, toujours avec la même pancarte «système dégage». Son fidèle accompagnateur, son époux, renchérit: «Le système ne peut pas être réformé, il doit partir pour libérer les esprits et les coeurs». Des esprits et des coeurs déjà quelque peu libérés, puisque malgré le jeûne et la chaleur, les citoyens sont sortis pour dire que rien ne va au mieux et que l'attente est toujours là pour une sortie de crise pacifique.Derrière un camion distributeur d'eau, des femmes et des jeunes font la queue pour se rafraîchir un peu. Il faut dire que la chaleur était au rendez-vous, hier, mais sans pour autant déteindre sur cette volonté d'en découdre avec un système qui continue à se maintenir contre vents et marées. Alors que la tête de la marche était déjà sous le balcon de l'ex-place Gueydon et attendait impatiemment le lâcher du Tifo, le premier à Béjaïa, le reste de la procession humaine traînait encore à un kilomètre derrière.
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