La consommation de produits pétroliers en forte chute

La demande en kérosène a chuté de 77% à cause du recul du trafic aérien, un secteur sévèrement impacté par la crise du Covid-19.La demande en produits pétroliers a considérablement diminué ces dernières semaines sous l'effet de la propagation de la pandémie de Covid-19. La société nationale de commercialisation des produits pétroliers (Naftal) a vu son chiffre d'affaires reculer de "23%, au cours des dix premiers jours du mois de juillet, par rapport à la même période de 2019".
Dans une déclaration à l'APS, le directeur de la communication de l'entreprise, Djamel Cherdoud, a détaillé que "le déclin de la consommation, observé depuis la mi-mars dernier, se poursuit encore, malgré une reprise relative de l'activité économique liée au déconfinement partiel".
Cette reprise ne profite finalement qu'à certaines entreprises et à certains secteurs. Dans la compilation des chiffres qu'il a fournis, on peut constater que la baisse de consommation a été plus marquée pour certains produits et un peu moins pour d'autres. Mais qu'elle a concerné "tous les produits, ou presque : les carburants utilisés pour l'aviation, le secteur maritime, l'automobile (essences normal, super, sans plomb, gasoil), ainsi que les lubrifiants et les bitumes".
À titre indicatif, la demande en kérosène a chuté de "77% à cause du recul du trafic aérien, un secteur sévèrement impacté par la crise du Covid-19, alors que la consommation de carburants marins a diminué de 26%", selon Djamel Cherdoud. Si la baisse (26%) est ainsi moins prononcée dans le secteur maritime, c'est parce que "le transport de marchandises ne s'est pas arrêté, malgré la crise sanitaire", a-t-il expliqué. Et d'ajouter qu'au chapitre des "carburants terre" (essences et gasoil pour véhicules), la demande a enregistré une "baisse globale de 16%, durant la même période de référence", et que la chute de la consommation des essences a été "plus accentuée avec une diminution de 18%, contre 15% pour le gasoil". Quant au GPL (gaz de pétrole liquéfié), il a connu à la même période une "baisse de 5%", note le directeur de la communication de Naftal.
Les lubrifiants ainsi que le bitume, suivant la même tendance à la baisse, ont reculé respectivement de "33%" et de "6%". La demande en bitume a été impactée par "le ralentissement du secteur du BTP en cette période de crise, malgré le fait que certains chantiers aient repris", a affirmé Djamel Cherdoud. Cette contraction de la consommation n'a, cependant, pas eu que de mauvais côtés, puisqu'elle a permis à l'entreprise "d'augmenter le niveau de stockage des produits énergétiques à l'échelle nationale", comme le fait observer son directeur de la communication, qui a précisé que Naftal a ainsi ramené "les capacités de stockage de gasoil à 10 jours d'autonomie et celles de l'essence à 8 jours, ce qui permet de répondre largement à la demande en produits pétroliers". Naftal a, par ailleurs, noté une "hausse de la demande en gaz butane estimée à 6% et de GPLC (Sirghaz) à 8%". M. Cherdoud lie "la hausse de la demande en Sirghaz à son prix, qui reste abordable (9 DA/litre), tout en rappelant que c'est le seul carburant qui n'a pas été touché par les récentes augmentations" instituées dans la loi de finances complémentaire 2020.
M. Cherdoud estime, en outre, que l'Algérie, un pays gazier par excellence, encourage l'utilisation de ce carburant à la fois économique et conforme aux exigences de respect de l'environnement.
Youcef Salami