«La commune souffre de tous les maux et les anciens élus ont considérablement déçu» Moins de 30% de participation dans la commune de Sidi Moussa

Photo : M. Hacène
Par Samir Azzoug
La mobilisation citoyenne des résidents de Sidi Moussa, pour les élections locales n'a pas atteint les 30%. À la fermeture des bureaux de vote, à 20h tapante, le taux de participation enregistré était de 27,10% pour le renouvellement des assemblées communales et 26,24% pour celles de la wilaya d'Alger. Selon les premiers décomptes à 23h, c'est la liste du FNA qui aurait remporté la majorité des sièges. À 14h, le taux de participation avoisinait les 9% seulement (alors que le taux national était de 14%), informe le président de la commission locale de surveillance des élections, Lakhdar Saïdi. Ce dernier qui a enregistré des réclamations ayant trait au «vote massif de militaires dans deux centres» ainsi qu'«un retard d'une dizaine de minutes dans l'ouverture, dans d'autres centres, dû essentiellement à des problèmes d'organisation relatifs à l'ordre des listes», affirmant que globalement «l'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions», signalant toutefois «le manque de mobilisation des électeurs». Dans le centre de vote n°1, installé au collège Amirate Mahyeddine, sur les 3 200 inscrits résidents dans le quartier de Ouled Allel, seuls 700 ont répondu à l'appel de l'urne. «D'habitude, la population de Sidi Moussa participe activement aux échéances électorales. Cette fois, c'est resté très calme», a constaté le chef du centre étonné le peu d'enthousiasme de la population. Pour Mohamed M. représentant d'un parti politique, la démobilisation enregistrée est due essentiellement à deux facteurs. «Ouled Allel est un quartier un peu sensible. Le premier facteur de désaffection est la rupture consommée entre les citoyens et leurs élus de Sidi Moussa. La commune souffre de tous les maux et les anciens élus
ont considérablement déçu. D'ailleurs, il y a une malédiction sur les maires ici. S'il ne décèdent pas au cours de leurs mandats, ils se retrouvent en prison», explique-t-il. La seconde raison, toujours d'après Mohamed, c'est «que beaucoup de résidents de cette localité ont déserté les lieux. Ils sont toujours inscrits sur les listes électorales locales mais résident ailleurs», atteste-t-il.Dans ce centre de vote, mis à part les agents d'encadrement, rares étaient les personnes qui ont franchi le portail d'entrée. Certains représentants de partis continuaient, à l'intérieur de la cour à jouer les rabatteurs pour influencer les rares électeurs potentiels. À 20h, le bureau a fermé pour commencer l'opération de tri. Une quinzaine de personnes, représentants de partis politiques et de l'Administration vident les deux urnes (celles dédiées à l'assemblée communale et la wilaya). Sur les 415 personnes inscrites au niveau de ce bureau, 111 enveloppes ont été comptabilisées dans chaque urne. Ce qui donne un taux de participation de 26,7%, un taux avoisinant, celui plus global, de la commune. Sur ces votes affectés, 14 ont été annulés car soit, ils étaient non exprimés (enveloppes vides) ou non-conformes (bulletins déchirés, plusieurs listes dans une même enveloppe'). Après le décompte, c'est la liste du FNA qui sort majoritaire avec plus de 35% des voix exprimées. Dans une ambiance détendue, presque joviale, le décompte des votes pour l'assemblée de la wilaya d'Alger donne sensiblement le même résultat. Au final, les encadreurs du vote effectuent les formalités administratives en vigueur, rédaction des PV sur place et se quittent sur un échange de formules de politesses. Sans plus. Et dans le désintérêt général affiché par une population surtout préoccupée de voir où elle met les pieds, vu l'état des rues pleines de crevasses et autres flaques d'eau, dues à ce jeudi pluvieux.