Algérie

La «claqueuse» de portes


La «claqueuse» de portes
Aveu -l'unanimité, les personnes interrogées ont raconté jusqu'à quel point mentir leur avait davantage nui que servi.
Khadidja vient de perdre son emploi. Ce n'est pas une situation idéale, surtout pour une femme de 40 ans. Pourtant, Khadidja est fière d'elle : elle a agi selon ses principes. «Mon nouveau patron prenait des initiatives contraires à l'éthique, raconte-t-elle. Il renvoyait arbitrairement les gens, sans consulter personne.
Au début, je ne disais rien. Jusqu'au moment où j'ai senti que j'avais honte de travailler pour lui, pour une compagnie qui endosse de tels principes. Trop honte pour continuer, pour faire semblant. J'ai donc pris rendez-vous avec lui et je lui ai dit tout ce que je pensais de lui.
Sans rien oublier. Je lui ai parlé de son paternalisme, de son hypocrisie, de son incompétence. Je lui ai suggéré quelques remaniements. Il m'a répondu qu'il n'avait aucunement l'intention de changer quoi que ce soit à son type de gestion. Et que si je n'étais pas satisfaite, je savais ce qu'il me restait à faire. Comme à chaque fois, j'ai ressenti un immense soulagement. J'ai déposé ma démission sur-le-champ. La tête haute pour lui avoir dit toute la vérité ! Je n'aime pas le mensonge».
Ce n'était pas la première fois. Khadidja est une «claqueuse» de portes. Elle avoue être absolument incapable, où qu'elle soit, de cacher ce qu'elle pense. Un comportement qui a donné lieu à des brouilles homériques avec ses amies et à des liaisons aussi passionnées... que brèves, toujours à cause de sa trop grande franchise. Une telle authenticité est-elle souhaitable ' Khadidja semble le croire. «J'ai toujours été entière. Bien sûr, je dois en faire les frais. Je n'ai que très peu d'amis, parce que tout le monde n'aime pas qu'on leur dise les quatre vérités. Le critère pour évaluer si je me trompe ou pas, c'est l'amertume.
Tant que je ne regrette pas ce que j'ai sacrifié, tant que je n'envie pas les autres qui ont fait plus de concessions que moi, je ne vois pas de problèmes. Et, même sans emploi et dans la quarantaine, je vous jure que ce n'est pas encore le cas. Sinon, je vous le dirais !».
Aucun doute là-dessus... Sauf pour les rares cas comme Khadidja, il est difficile d'éviter les demi-vérités en certaines circonstances. Le mensonge va souvent de pair avec un certain savoir-vivre. De là à s'y abriter, à en faire un mode de vie, il y a une marge. À l'unanimité, les personnes interrogées ont exprimé jusqu'à quel point mentir leur avait davantage nui que servi. Mais comment savoir si elles disaient la vérité '


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