Algérie

La campagne pour un troisième mandat de Bouteflika est lancée



La classe politique mal à l?aise A peine quelques jours après les joutes électorales du 29 novembre, le FLN s?inscrit déjà dans la course à la présidentielle de 2009, soit une année et demie avant cette échéance dont le principal enjeu repose, selon Belkhadem, sur la révision de la Constitution. Même si l?appel lancé par le FLN, l?UGTA, l?UNPA et l?UNJA en faveur du prolongement de mandature pour Bouteflika n?a pas étonné, il reste que le moment choisi pour le faire de manière officielle suscite déjà des réactions et beaucoup de supputations. La course à la présidentielle a commencé, laissant presque pantois les observateurs de la scène politique qui peuvent s?interroger sur la précipitation du SG du FLN à convoquer une conférence de presse pour faire une telle annonce qui aurait pu attendre. Même si les prémices d?une telle nouvelle ont été largement consommées par les discours du « vieux parti » lors des dernières élections, il reste que la bagarre pour 2009 vient bel et bien de connaître son prélude. A la frénésie Flniste pour un troisième mandat pour le président de la République, la classe politique répond par un wait and see prudent pour les partis de l?Alliance, et par un refus catégorique des démocrates. La sortie de Belkhadem met également tout ce beau monde mal à l?aise. « C?est une affaire interne au FLN », réagit Abderrezak Mokri pour le MSP, cet autre parti de l?Alliance présidentielle qui estime qu?il n?y a nul commentaire à faire aux propos de Belkhadem. « Le premier concerné n?a pas parlé, donc à quoi bon nous prononcer sur un tel projet », indique cet homme politique en notant que Belkhadem « est libre de dire ce qu?il veut d?autant qu?il considère que le président est aussi le président du FLN. En ce qui nous concerne, nous estimons qu?il existe des institutions souveraines qui décident dans ce pays ». Seddik Chihab adoptera le même ton en précisant que pour le RND c?est au premier magistrat du pays de se prononcer. « Il faut qu?il y ait une démarche sérieuse et légaliste, donc au président de se prononcer d?abord et nous réagirons après », dira notre interlocuteur, en soulignant que le FLN ne fait que « défoncer des portes ouvertes ». Le RND, explique M. Chihab, reste fidèle à ses engagements politiques avec le président de la République. « Sa candidature n?est pas portée en termes de problème mais de solution. A chaque jour suffit sa peine, on n?en est pas encore à ce projet. » M. Chihab soulignera enfin qu?il n?y a aucune raison d?avoir peur d?une non-limitation de mandat si la stabilité et le développement sont garantis. Le Parti des travailleurs préfère aussi attendre que le premier magistrat du pays évoque sa volonté de briguer un nouveau mandat pour avoir une position officielle. « Nous nous prononcerons au moment voulu. Mais nous relevons le moment choisi par Belkhadem pour faire cette annonce », souligne Ramdhane Taâzibt. Ce dernier ajoutera que sur le principe « c?est au peuple de décider de mandater qui il veut et pour combien de fois il veut ». La voix de l?opposition émanera du FNA, du RCD et du CCDR dont les déclarations tranchent avec la position expectative des premiers. « Je crois que le chef du gouvernement et SG du FLN pense à préserver ses intérêts qui sont intimement liés au président de la République et président du même parti », commente Moussa Touati président du Front national algérien. La troisième force politique qui a émergé lors des dernières consultations électorales considère que Bouteflika est en droit de prétendre à un autre mandat, mais « la Constitution ne le lui permet pas. Parle-t-on de révision de la Constitution ou de mainmise sur le pouvoir ? », s?interroge M. Touati en précisant qu?au FNA « nous sommes pour une révision de la Constitution dans le cas uniquement où celle-ci peut concrètement servir l?intérêt du peuple ». « Oui il existe certaines incohérences dans le texte de la Constitution qu?on doit clarifier, notamment concernant la nature du régime, est-il parlementaire, ou présidentiel, ou les deux à la fois. Mais nous disons que la non-limitation de mandat pour le président ne doit pas être l?objectif de la révision de la Constitution. » Notre interlocuteur fera remarquer que la non-limitation de mandat pour le président est une pratique purement tiers-mondiste. « Si tel est le projet escompté, c?est un retour en arrière que nous opérerons au lieu d?arriver à une réelle démocratie. » Djamel Ferdjallah estime pour le RCD que la priorité de l?heure c?est de s?occuper du niveau de vie des citoyens. « La sortie de Belkhadem est en total déphasage avec les véritables préoccupations des citoyens », et d?ajouter : « Il n?appartient pas à un chef de parti ni à un chef de gouvernement de demander un troisième mandat, alors que la Constitution est toujours en l?état. » M. Fardjallah estime que la proximité avec les citoyens lors de la dernière campagne électorale a permis de dévoiler la misère qui a touché des pans entiers de la société. Et au CCDR de conclure dans un communiqué rendu public hier en lançant : « Nous disons non à un troisième mandat pour Bouteflika. Non à la continuité d?un système obsolète et anachronique. Non à un pouvoir médiocre, incompétent et prédateur dont l?échec est consommé et que le peuple a rejeté. » Pour ce Comité des citoyens pour la défense de la République, « l?Algérie est au bord de l?explosion et le peuple est en droit d?exiger un bilan à tous les niveaux, aussi bien du gouvernement que des institutions nationales et locales ».
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