Algérie

La campagne au c'ur des inondations



Les inondations d'El Tarf sont-elles vraiment une catastrophe naturelle ' Des 100 mm de pluie tombés en 24 heures ou des lâchers simultanés de quatre barrages, ou encore des deux à la fois, qui en est cause ' Les pouvoirs publics minimisent et tentent de se soustraire à toute responsabilité quant aux dégâts causés par les eaux en furie. Pour la population et ses représentants de l'APW ? qui a pondu un surprenant communiqué dans ce sens, campagne électorale oblige ? il ne fait aucun doute que ces grands ouvrages hydrauliques, dans lesquels il faut compter un colossal mais bancal projet d'assainissement des plaines, ont profondément modifié l'hydrographie de la région sans pour autant éloigner définitivement avec la pénurie d'eau potable et, visiblement, les inondations.Dans la même veine, l'anarchie qui règne dans l'urbanisme, où même le simple bon sens n'existe plus, a fait exploser les zones habitations éparses ou isolées jusque dans les endroits connus pour être inondables mais qu'on a grignotés, rassérénés par les promesses de tous ces barrages ? à terme il y en aura cinq alignés sur moins de 35 km à El Tarf ? mais aussi, comme partout dans le monde, par oubli ou convoitise des terrains. Il y aurait des centaines de familles sinistrées qui se plaignent d'être toujours livrées à leur sort. Beaucoup ont été prises au piège en pleine zone urbaine, là où par définition les techniques de construction bien appliquées auraient pu éviter que les eaux envahissent les cités avec une telle amplitude. Les trois personnes décédées ont été piégées dans leurs voitures par les flots des oueds.
On a pu constater, fait singulier, qu'une grande partie des personnes secourues étaient prisonnières des eaux sur les routes et dans leur voiture. Elles doivent leur salut à la popularisation du téléphone portable. Les inondations ont duré trois jours et les dégâts sont, certes, importants, mais on en a vu autrement plus dévastateurs. Le ministre de l'Intérieur, accompagné de son collègue des Ressources hydriques et du DG de la Protection civile, a, dès la décrue, ouvert un véritable défilé ministériel en annonçant que c'était la volonté du président de la République que de s'informer sur la situation. Ont suivi le ministre de la Solidarité qui a fustigé la société civile, celui de l'Agriculture qui a promis un rééchelonnement des dettes, celui des Travaux publics qui n'a pas soufflé mot sur l'autoroute en souffrance à El Tarf et celui de l'Education qui s'est également senti concerné à cause des établissements envahis par les eaux. Jamais El Tarf, la wilaya rurale du fin fond du pays, n'a été l'objet de tant de sollicitudes. Il est vrai qu'elle est toujours en tête de classement dans les taux de participation aux scrutins avec jamais moins de 80%...
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