Algérie

La bigarade est jetée dans la déchetterie




Blida perd ses fruits Dans la ville des Roses le bigaradier fait partie du décor, c?est un arbre qui a toujours caractérisé la région de la Mitidja en général et la ville de Blida en particulier. Le piéton ou l?automobiliste passant à côté des boulevards Laïchi Abdallah ou Larbi Tebessi, de Bab Errahba, de Bab Edzaïr ou encore de Bab Essebt remarque, durant chaque saison hivernale, l?abondance de la bigarade, appelée aussi orange amère et ses senteurs au printemps. Sa présence à Blida n?est pas fortuite, puisque l?histoire de cette ville a toujours été liée aux Maures d?Andalousie et ce sont ces derniers qui avaient importé ce fruit de l?Inde et développé sa culture dans l?ancienne Espagne musulmane et au Maghreb. Les « bienfaits » de la bigarade sont multiples : en confiture, en sirop, et sa fleur sert à la fabrication des parfums et arômes ; les huiles essentielles de son zeste ont plusieurs qualités médicinales. Elle est également employée dans les salons de beauté et ses fleurs sont indiquées comme remède pour soigner l?anxiété, la dépression, la fatigue mentale et les problèmes de mémoire. C?est à un croisement entre ce fruit et la mandarine que la clémentine a vu le jour, il y a de cela un siècle dans l?Ouest algérien. La « notoriété » du bigaradier est toutefois « bafouée » dans son « berceau », en l?occurrence la ville des Roses. Arbres malades, non entretenus et non remplacés, la production de la bigarade est considérable mais elle est jetée dans la déchetterie de Blida, faute d?acquéreurs. L?incivisme des citoyens, qui ne prennent pas soin d?un arbre qui est l?emblème de leur ville, l?indifférence des autorités locales sont autant de raisons qui portent préjudice à une orange qualifiée d?amère certes, mais qui peut être délicieuse et rentable pour la ville Blida, si son utilisation est optimisée. Dans le passé, il y avait une usine spécialisée dans la fabrication de la marmelade de la bigarade à Blida, et cela offrait des opportunités d?emplois et des rentrées d?argent pour la commune. Aujourd?hui, la quantité importante cueillie dernièrement était destinée malheureusement, à la déchetterie. Au Maroc ou en Tunisie, à titre d?exemple, on essaye de profiter au maximum de ce trésor naturel pour les besoins de l?esthétique et des salons spécialisés dans la remise en forme. On projette même l?exportation vers des pays européens où les bienfaits de la bigarade sont connus. « Personne ne s?est présenté chez nous pour acheter la récolte du bigaradier », nous dira Bayazid Abdelhamid, P/Apc de Blida, qui n?arrive pas à supporter la situation actuelle et la fin tragique de ce fruit. Enfin, le bigaradier de Blida a besoin de plus d?attention et de promotion pour que sa destinée ne soit pas synonyme de « fatalité ».


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