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La Belgique tourne la page d'une vieille querelle entre Flamands et Wallons Après 500 jours de crise politique


Le Parlement belge a mis fin, hier, à une querelle entre Flamands et Wallons, laquelle empoisonnait la vie politique belge depuis près de 50 ans mais les indépendantistes de la Flandre affûtent, déjà, leurs prochaines revendications. Les députés devaient formellement adopter, dans l'après-midi, à une large majorité, des projets de lois «scindant» l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit «BHV». Cet espace de plus d'un million et demi d'habitants était considéré comme le dernier vestige de la Belgique bilingue. Depuis des décennies, les formations politiques, flamandes réclamaient une séparation entre la capitale belge, majoritairement francophone et l'entité Hal-Vilvorde, située en Flandre néerlandophone mais où vit une importante minorité francophone. Finalement, après
d'interminables nuits de négociations, la réforme du statut de cet arrondissement électoral et judiciaire avait été actée en septembre 2011, ouvrant la voie à une fin de la crise politique de plus de 500 jours qui paralysait la Belgique depuis juin 2010 et faisait craindre son éclatement. Dix mois après, son adoption marque la fin du processus législatif. «Nous avons réussi ! BHV est scindé. C'était le plus gros obstacle, ces dernières années, entre les Flamands et les francophones. Ensemble, nous changeons la Belgique», s'est exclamé le Premier ministre, Elio Di Rupo, en concluant les débats, jeudi soir, à la Chambre des députés. «Pour la plupart de nos concitoyens, la Belgique a encore un sens», s'est-il félicité. Paradoxalement, ce «vote historique» passe quasiment inaperçu et le chef de gouvernement socialiste est l'un des rares à exprimer son enthousiasme. Chez les autres hommes politiques, comme dans la presse, domine plutôt un sentiment de soulagement prudent sur fond de lassitude. «La pacification, mais pour combien de temps '», s'interroge le quotidien flamand, De Standaard, en soulignant la complexité qu'il y a d'appliquer sur le terrain les nouvelles dispositions. Ainsi, sur le seul
plan judiciaire, l'accord prévoit la création d'un parquet à Bruxelles et d'un autre à Hal et Vilvorde, où des magistrats francophones seront, toutefois, déployés pour traiter des conflits entre francophones. Le principal parti néerlandophone, la Nouvelle Alliance flamande
(N-VA, opposition) qui avait, pourtant, fait de la scission de BHV son fer de lance, va voter contre le texte. Il juge que les partis flamands de la majorité ont fait «trop de concessions aux francophones». «Les francophones de la périphérie doivent accepter qu'ils vivent dans une autre région», a prévenu, jeudi, le sénateur N-VA Karl Vanlouwe, en estimant que la réforme ne suffirait pas à «résoudre les problèmes». Des débats particulièrement ardus s'annoncent sur la suite des réformes institutionnelles et budgétaires prévues dans l'accord de gouvernement conclu entre les six partis de gauche, du centre et de droite de la coalition au pouvoir. Ces réformes visent à renforcer encore l'autonomie des régions, notamment sur le plan fiscal. Les partis flamands, traditionnels sont soumis à la forte pression de la N-VA qui ambitionne de conforter sa première place en Flandre, à l'occasion des élections municipales d'octobre. Son leader, Bart De Wever, espère enlever Anvers, la deuxième ville de pays, un succès qui renforcerait son parti à l'approche des législatives de juin 2014. Pour ne pas se laisser déborder, le président chrétien-démocrate de la Flandre, Kris Peeters, a réclamé, cette semaine, que sa région puisse être représentée aux réunions ministérielles européennes aux côtés du gouvernement fédéral.
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