Algérie - Revue de Presse



A toute chose malheur est bon, dit-on. L?assassinat de l?ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri a en effet provoqué un déclic qui pourrait être bénéfique au Liban. Beaucoup s?attendaient à ce que ce crime replonge le pays dans la division et les horreurs de la guerre civile. C?est plutôt le contraire qui s?est produit. Pour la première fois dans l?histoire libanaise, les chrétiens, les sunnites, les chiites et les Druzes se sont retrouvés unis dans la douleur pour rendre un dernier hommage au père de la reconstruction du Liban. Mais ils se sont surtout retrouvés pour dénoncer l?occupation de leur pays, une occupation plus que pesante et que rien ne justifie. Sauf la voracité du régime baâthiste de Damas. L?opposition ne va pas s?arrêter en si bon chemin. Elle a décidé de s?organiser et de lutter pacifiquement pour le départ des troupes syriennes. Les étudiants vont manifester dès demain, ouvrant ainsi la campagne de contestation et de revendication d?une « patrie démocratique, souveraine et indépendante ». La démission du gouvernement a d?ores et déjà été exigée parce qu?il est considéré comme un instrument à la solde des Syriens. Le mouvement est donc bel et bien parti et on voit mal qui pourrait l?arrêter. L?environnement international a changé et il ne permet plus à l?armée syrienne d?agir à sa guise comme elle le faisait dans les années 1970 et 1980. La marge de man?uvre de Damas est très limitée d?autant qu?il est très isolé sur la scène internationale à cause de son soutien au terrorisme. Les pressions, exercées déjà sur lui par la France et les Etats-Unis notamment, vont s?accentuer. D?ores et déjà, l?ONU s?est mise de la partie avec une résolution du Conseil de sécurité qui exige le retrait des Syriens. Toutes ces actions vont dans le sens de la volonté du peuple libanais. Il y aura peut-être des régimes arabes pour monter sur leurs grands chevaux et parler d?ingérence étrangère. Ce ne seront que des manifestations d?hypocrisie, car ces régimes sont effrayés chaque fois qu?on parle de démocratie. De toute évidence, il ne reste pas grand-chose à faire à la Syrie. Elle sera contrainte de plier bagage parce qu?elle n?a plus les moyens de louvoyer et qu?elle n?est plus une pièce maîtresse sur l?échiquier politique proche-oriental. Le processus est en marche. La mort de Rafic Hariri n?aura pas été vaine. Elle aura contribué à réconcilier le Liban avec lui-même et à cimenter l?unité du peuple libanais.
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