Algérie

L'intersyndicale appelle à une grève générale




Cet appel à la grève relève d'une logique d'escalade qui semble obéir à un agenda précisLes signataires du communiqué justifient le recours à une action radicale, dont le seul impact, si elle réussit, provoquera une situation d'anarchie dans le pays.
Quelques jours après les deux jours de débrayage organisé par cinq organisations syndicales du secteur de l'Education nationale, un autre appel à la grève émanant, cette fois d'un groupement d'une dizaine de syndicats concerne une grève pour le 4 avril prochain. Cet appel intervient quelques jours après l'annonce par les syndicats d'une grève, illimitée celle-là, à partir de la même date. Une information répercutée par l'Aps, passée inaperçue.
Il faut savoir que bien que la première action de protestation n'ait pas drainé grand-monde, la seule menace d'un débrayage illimité peut très facilement constituer un motif de stress pour les élèves et leurs parents. Il semble que cet aspect des choses ne soit pas une priorité pour les syndicats qui disent représenter les travailleurs des secteurs de l'éducation, de la santé, de l'enseignement supérieur et de l'administration. Réunis, hier, au siège de l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef), les responsables syndicaux ont évalué «le mouvement de protestation et la grève nationale du 14 février 2018 qui a réussi à mobiliser les travailleurs et travailleuses de plusieurs secteurs autour des revendications», rapporte un communiqué sanctionnant la réunion de l'intersyndicale. Constatant, disent-ils, «l'absence de dialogue social sérieux entre le gouvernement et les organisations syndicales et le recours à des méthodes entravant le travail syndical, l'utilisation de l'autorité et le recours automatique à la justice pour régler les conflits sociaux», les signataires du communiqué justifient donc un recours à une action radicale, dont le seul impact, si elle réussit, consiste à bloquer toute la Fonction publique, provoquant instantanément une situation d'anarchie dans le pays. Et pour cause, il est adjoint à cet appel, un autre, qui préconise des sit-in régionaux. L'objectif est on ne peut plus clair.
Récupérant l'actualité récente qui s'est matérialisée par la révocation d'enseignants grévistes, l'intersyndicale dénonce «les licenciements collectifs et la politique d'isolation adoptée par le gouvernement dans les secteurs de l'éducation et de la santé sous prétexte de l'abandon par les grévistes de leurs postes de travail ainsi que l'utilisation de cette méthode pour intimider les travailleurs et les dissuader d'avoir recours à leur droit de grève pour réclamer des solutions à leurs problèmes socioprofessionnels».
Partant de ce qu'ils considèrent comme des manquements de la part du gouvernement, les syndicats l'ont appelé à «utiliser les lois en vigueur pour régler les conflits sociaux». Il se trouve que les décisions de justice ont été prises sur la base de la loi, ce que ne précise pas l'intersyndicale qui dit prévenir contre «la politique de diabolisation et de criminalisation des organisations syndicales».
La dénonciation du caractère illimité d'une grève est donc assimilée à une «diabolisation» par ces syndicats qui, de leur côté, préconisent la paralysie du pays à l'appui de revendications, dont une partie est déjà prise en charge. Cet appel à la grève relève d'une logique d'escalade qui semble obéir à un agenda précis.
Les observateurs de la scène syndicale sont, en effet, en droit de se poser la question de savoir pourquoi il y a une gradation des appels à la grève. La réponse sera connue bien assez tôt.





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