Algérie

L'informel se redéploie dans la capitale ALGER



L'informel se redéploie dans la capitale                                    ALGER
Et pourtant, il est censé être éradiqué
Malgré les opérations coups de poing lancées par les autorités afin de l'éradiquer, le commerce de l'informel résiste et se redéploie dans la capitale.
On croyait que l'opération de grande envergure, lancée il y a quelques mois par les autorités pour mettre un terme au commerce de l'informel, devenu tentaculaire et encombrant, allait se poursuivre et soulager, du coup, tous les commerçants légaux qui souffraient de la présence de ces vendeurs à la sauvette qui leur avaient empoisonné, à la longue, l'existence. Peine perdue. Refusant de souscrire à la démarche des autorités qui leur avaient demandé de se manifester pour légaliser leur situation, les commerçants de l'informel ont repris leurs quartiers, en investissant de nouveau, les ruelles commerçantes de la capitale. Devenu un bazar à ciel ouvert, la rue Ahmed Bouder grouille de monde.
Des deux côtés de la ruelle qui donne sur le marché des fruits et légumes de Bab El Oued, des dizaines de vendeurs occasionnels se sont installés. La plupart habitent la commune ou ses environs. Chassés de la place Basta-Ali qu'ils avaient longtemps hantée, ils se sont redéployés, en faisant de cette place le nouveau marché aux puces d'Alger. On y vend de tout, de la vaisselle, des appareils électroménagers, des vêtements, des chaussures, des télécommandes, des épices, etc. Ce n'est pas donné pourtant! Un vendeur d'articles de sport propose des joggings à 6500 dinars.
Un autre ayant exposé sa marchandise sur un étal de fortune, vend des fers à repasser à 2500 dinars l'unité. Cela n'a pas l'air de décourager, apparemment, les nombreux clients qui se bousculent pour être servis.
En certains endroits, la foule est tellement dense qu'il vous faut parfois jouer des coudes pour pouvoir vous frayer un passage. Ne reculant devant rien, certains commerçants ont, carrément, obstrué les magasins de cette rue, obligeant les clients à effectuer un long détour, quelque fois, pour pouvoir y accéder. Une gymnastique à laquelle s'adonne, aussi, les propriétaires pour décharger leurs marchandises. «Je suis obligé de décharger ma marchandise très tôt, le matin, sinon j'aurai d'énormes difficultés pour le faire», nous confie un commerçant de fruits et légumes. Spécialisé dans la vente d'articles électroménagers, un autre s'insurge contre les autorités qui, selon lui, n'ont rien fait pour empêcher le retour de ces vendeurs encombrants, trois jours seulement après y avoir été chassés. «La place avait été nettoyée, malheureusement, trois jours après les vendeurs sont revenus et occupent de nouveau l'artère.» Pour ce commerçant, «la faute incombe au président d'APC qui, pour se faire réélire, a permis aux vendeurs à la sauvette de réinvestir la place.». Se mêlant à la conversation, un habitant du quartier va plus loin, en déclarant que la plupart des tables sont louées et qu'elles appartiennent parfois à un même propriétaire. Pour cet autre commerçant qui accuse, également, l'APC d'être derrière le retour des vendeurs de l'informel, ces derniers sont devenus tellement encombrants qu'il se trouve obligé de recourir au système D pour acheminer sa marchandise vers le magasin.
A la rue Pierre, Lotti, distante de quelques mètres seulement de la rue Ahmed Bouder, il règne aussi une activité très fébrile. On y vend, de tout, même si les vendeurs de vêtements et de pantalons jean particulièrement, sont les plus nombreux et les plus imposants. «Ils ont été chassés de la place Basta-Ali et ont élu domicile ici», nous déclare un passant. A quelques encablures de là, à la rue Bab El Oued qui donne sur le marché de Zoudj Ayoune, les vendeurs de l'informel sont également omniprésents. Malgré les travaux du métro qui ont réduit considérablement leur espace, ils hantent toujours ce lieu, en manifestant bruyamment leur présence. Selon un commerçant, les vendeurs sont revenus une quinzaine de jours seulement après en avoir été chassés. Mais c'est à la rue Bouzrina qu'il est difficile, de les déloger.
Malgré les multiples plaintes des commerçants légaux, les vendeurs à la sauvette ont fait de cette rue leur temple et leur bastion et rien n'indique qu'ils vont bientôt la quitter.
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