Algérie

L'impasse



L'impasse
Il y a un excès partagé dans l'actuelle crise de confiance entre le ministère de l'Education nationale et les enseignants contractuels. Une impasse sans doute provoquée par l'intransigeance de la ministre de l'Education nationale. D'abord en se substituant à la Direction générale de la Fonction publique, qui ne s'est pas encore prononcée, en réclamant à cor et à cris qu'il faut un concours d'entrée, fermant dès lors toute possibilité aux préposés à cette direction de formuler des solutions de sortie. Et donc d'être le seul et unique interlocuteur dans cette crise. Ensuite, en minant le terrain de tout dialogue avec les enseignants contractuels en exigeant qu'ils passent le concours national et, dans la foulée, botter en touche sur la principale revendication des contractuels, une intégration au corps enseignant sans le passage obligé et imposé par le règlement de la Fonction publique du concours national. Benghebrit a-telle pipé les dés depuis le début en s'obstinant à parler au nom de la Fonction publique pour imposer une démarche qui avait été « zappée » il y a quelques années lorsque des enseignants contractuels ont été bel et bien intégrés dans le corps enseignant sans passer par l'épreuve du concours 'En adoptant une posture non productive, elle pourrait provoquer un affaiblissement politique du gouvernement qui, dans les moments actuels, a plutôt d'autres soucis à régler. Revigorée par sa « victoire » sur les syndicats, Benghebrit ne semble pas mesurer, dans le cas des enseignants contractuels qui seraient un peu plus de 25.000, les conséquences sociales et économiques dramatiques qu'engendrerait leur non titularisation, sinon la fin de leurs contrats, sur leurs familles. Aujourd'hui que les « intermittents » de l'éducation ont entamé une grève de la faim et constaté que toute voie de sortie à leur revendication bloquée, les choses peuvent aller vite et dégénérer. La réaction de partis politiques et ONG des droits de l'homme en dit long, par ailleurs, sur le sentiment qui prévaut au sein de la société civile sur cette crise qui aurait pu être évitée.Dans l'autre camp, il y a également ce « khéchinisme » omniprésent dans la société algérienne, ce jusqu'au-boutisme qui bloque la voie à une issue négociée du conflit, même si ces « enseignants » dans la précarité de l'emploi, n'ont d'autre choix que de maintenir leur revendication face à l'absence d'un dialogue constructif avec la tutelle. Et, au final, tout le monde rêve d'une intervention du Premier ministère pour trouver des solutions pourtant à portée de main des responsables du ministère de l'Education nationale, à commencer par la ministre elle même. Perdre la bataille des « contractuels » et gagner la guerre de la réforme de l'école algérienne n'est pas si déshonorant que cela. Bien au contraire, tout le monde aura évité bien des crises, bien des « révolutions » de palais. L'exemple, pour l'équipe de Benghebrit vient de cette mesure apaisante prise par sa collègue « française », Najat Valaud-Belkacem qui avait, au début de cette année scolaire, pour intégrer les milliers de contractuels en France, mis en place un concours spécifique destiné aux contractuels ayant au moins une année d'ancienneté.« Les bouche-trous » d'ici et d'ailleurs sont indispensables à l'Education nationale. Pourquoi en faire des rebuts '




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