Algérie - Revue de Presse


Incroyable. Hyperdrôle. Courageux. Sarcastique. Pétillant. Séduisant. Fier. Vengeur. Il a été tout cela à la fois et bien plus. Dieudonné a répondu à ses détracteurs, en présentant son dernier spectacle, Mes excuses, mercredi et jeudi soir, à Ibn Khaldoun, où il sera accueilli par un public particulièrement réceptif. Réceptif tant à son humour acerbe qu?à ses sarcasmes poignants. Dès le début, il annonce la couleur : dans le noir, une voix off, celle d?un présentateur de la troisième chaîne française, s?excuse des propos antisémites proférés par l?humoriste, lors d?une émission qui désormais est devenue célèbre. Après quoi, le Dreyfus des temps modernes fait son entrée sur scène en simulant une flagellation. Petit rire sardonique. Dieudonné fait une révérence et présente ses excuses au peuple élu, avant de lancer un magistral bras d?honneur ! Surprenant. On se serait attendu à ce qu?il use d?autocensure face à un public musulman. Que nenni ! Dieudonné restera naturel. Grossier, mais pas trop vulgaire. Et nul ne s?offusque de ses gestes et de ses paroles, « c?est de l?humour ». Il ne cessera de le répéter tout au long des deux heures de spectacle. Surtout en s?adressant aux deux régisseurs, son et lumière, installés dans une cage en métal, dans un coin de la scène. Habillés en militaires, les deux lascars interrompaient régulièrement l?humoriste, pour lui signifier ses limites, un peu comme des garde-fous, ou comme des censeurs interprétant tout de travers ! Une mise en scène révélatrice, quoiqu?à une échelle infiniment réduite, de ce qu?il subit depuis son fatal sketch, chez Marc Fogiel, qu?il rejouera pour narguer une fois de plus ceux qui n?ont pas le sens de l?humour. Et il ne devait pas y en avoir des masses, lors de ces deux soirées, vu le nombre de fous rires qui fusaient de tous les coins de la salle, toutes les cinq secondes. Faut dire que c?est difficile de résister à son humour, lorsqu?il se compare à Jésus, quand il raconte son oral d?anglais ou son adhésion à une association de racistes ! Mais « ce n?est que de l?humour », du sarcasme et quelques pointes d?ironie. Il passe à la moulinette plusieurs personnalités françaises, Raffarin en tête de liste. Bernard Henri-Lévy (BHL) n?étant pas en reste ! Là encore, tout est à prendre au second degré, enfin, presque tout. Parce que Dieudonné avait décidé de se lâcher totalement, de tout dire et advienne que pourra. Ici au moins, il ne risque pas d?être lynché. Quoique, même à cette distance, il était épié, espionné... Les sbires de la « pensée unique » tenaient à être présents : ils rapporteront des pans entiers de ses réponses énoncées lors de la conférence de presse, mercredi matin, à quelques heures de son spectacle, en les déformant et en les écartant de leur contexte. Résultat : Le Figaro, reprenant le Proche-Orient Info, affirme que Dieudonné aurait qualifié la Shoah de « pornographie mémorielle », alors que l?humoriste a usé de cette expression pour qualifier la manipulation du lobby sioniste. L?auteur de l?article du Proche-Orient Info usera avec subtilité de la manipulation des mots. Au point qu?il semble qu?il a assisté à une autre conférence de presse, certainement pas celle à laquelle a été conviée la presse algéroise ! Mais les chiens aboient et la caravane passe, ou comme le dit si bien Dieudonné, lors de l?un des sketches du spectacle : « Tu dois laisser gueuler le Blanc, à un moment, il va tomber raide. » Au diable les manipulateurs, parce quoi qu?on en dise, cet humoriste est un génie : il arrive à faire rire aux éclats, tout en passant un message tout ce qu?il y a de plus sérieux. Et c?est là que réside son talent. Parce que le public qui l?a ovationné, à Alger, était là pour se dilater la rate, d?abord, et, par la même occasion, soutenir le discours de Dieudonné.
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