Durant son premier mandat, le président Bush avait, dans le même temps, trop dit et pas assez. D?abord, le fait qu?il se prononce pour la création d?un Etat palestinien, mais sans dire ensuite, comme la plupart de ses prédécesseurs, ce que sera cet Etat. Mais ses actes avaient le mérite de la clarté. Par le fait d?abord qu?il n?a jamais reçu le défunt président palestinien, alors que le Premier ministre israélien s?invitait jusqu?à deux fois par an. Par le fait également que Bush approuvait en avril dernier, le plan d?Ariel Sharon dit de retrait de Ghaza, mais prévoyant l?occupation et l?annexion de nouveaux territoires palestiniens. C?est parti pris flagrant, et l?on s?interroge sur ce que sera sa politique avec le successeur de Yasser Arafat sur lequel Israël accentue ses pressions. Après lui avoir refusé toute période de grâce, Israël a décidé hier d?accorder un « délai limité » au président de l?Autorité palestinienne Mahmoud Abbas afin qu?il lance une offensive contre « les groupes terroristes », c?est-à-dire les mouvements palestiniens partisans de l?action armée contre l?occupation israélienne, a indiqué un haut responsable de la présidence du Conseil. « Nous accordons à Abou Mazen (nom de guerre d?Abbas) un délai limité pour qu?il se décide à lutter contre le terrorisme. S?il ne le fait pas, nous changerons les règles du jeu au point que les Palestiniens paieront un énorme prix », a déclaré ce responsable qui a requis l?anonymat. Il faisait ainsi allusion à une opération militaire de grande envergure que l?armée pourrait lancer dans la bande de Ghaza. Ce responsable a souligné que M. Abbas pourrait décider de « déployer des forces palestiniennes composées de 30 000 hommes armés dans les secteurs de la bande de Ghaza » d?où partent des roquettes et des obus de mortier contre le territoire israélien ou les colonies. M. Abbas, qui doit avoir aujourd?hui des discussions avec différents groupe radicaux dans la bande de Ghaza, notamment avec les islamistes du Hamas, a donné ordre lundi dernier à ses services de sécurité d?empêcher les attaques contre israël et demandé le déploiement massif des forces de sécurité dans ce territoire, notamment aux points de passage avec Israël. M. Abbas a également ordonné l?intégration « le plus vite possible » des Brigades des Martyrs d?Al Aqsa au sein de ses services de sécurité. Les Brigades ont revendiqué, avec deux autres groupes armés, l?attaque contre Karni. Le Hamas a jusqu?à présent rejeté les appels à l?arrêt des attaques contre Israël. A plusieurs reprises, M. Abbas a rejeté toute épreuve de force avec le principal mouvement islamique palestinien et prôné le dialogue en vue de parvenir à une trêve ou à un cessez-le-feu provisoire. Il fait face aujourd?hui à un faisceau de pressions, à la limite du chantage comme le fait Israël. Même les Etats-Unis pressent Abou Mazen de mettre au pas les groupes armés palestiniens, tout en reconnaissant toutefois qu?Israël a privé l?Autorité palestinienne de ses moyens. Que fera alors Bush ?
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Posté Le : 19/01/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : T. Hocine
Source : www.elwatan.com