L’ENADITEX ployant sous le poids de 14 milliards de dettes

105 travailleurs sans salaires depuis 8 mois Selon des responsables de l’ENADITEX, cette entreprise nationale de distribution des textiles est appelée à être définitivement dissoute d’ici début 2008. Ainsi, assurent-ils, dans le cadre de la privatisation des entreprises publiques, 20 de ses unités ont déjà été cédées à des salariés. La forte pression à laquelle a donné lieu l’impitoyable concurrence chinoise a fait que la production ne trouve plus preneur au moment même où cette entreprise ploie sous le poids d’une dette qui dépasse les 14 milliards de centimes. A cette fin, précise-t-on, un inventaire général des biens de l’ENADITEX a été fait et est en cours d’évaluation avant d’être cédé aux travailleurs comme cela a été le cas pour les anciennes Galeries d’Oran qui avaient fait faillite avant d’être cédées aux salariés. Concernant la commercialisation de la production, ces sources affirment que même si leur entreprise écoule des produits d’importation et qu’elle détient des créances de plus de 7 milliards de centimes sur les locataires de ses locaux, elle n’en continue pas moins de subir les effets de la forte dette et de la concurrence qui la maintiennent dans un cercle vicieux et la poussent à la faillite. A propos justement de créances, nos interlocuteurs signalent que l’un des locataires qui devait payer 2 milliards pour les locaux qu’il occupe à Es-Sénia ayant mis du retard, il a été relancé. Devant son refus de payer sa dette, les responsables de l’entreprise lui ont demandé de restituer les locaux, ce qu’il a également refusé. Pour régler le contentieux, l’entreprise a saisi la justice. Ceci fait que les 105 travailleurs de l’entreprise n’ont pas été payés depuis 8 mois. On rappelle aussi que le gouvernement avait promis de venir en aide à l’ENADITEX à hauteur de 50 milliards de centimes pour lui permettre de régler ses dettes, payer les salaires et les travailleurs ayant opté pour les départs volontaires mais que jusqu’à ce jour cette promesse n’a pas été suivie d’effet. Devant le pourrissement de la situation et afin de faire prévaloir leurs droits, les travailleurs agitent la menace d’organiser des actions de protestation. Approché, le directeur de l’entreprise a déclaré que les salariés allaient recevoir le salaire d’un mois mais que l’entreprise devait encore 2 milliards à la banque qui avait payé à découvert les travailleurs au cours des années passées. Interpellé sur la liquidation de l’entreprise, ce même responsable a fait état des contraintes qui empêchent l’ENADITEX de progresser, tels la concurrence, le monopole, l’absence de ressources ainsi que la chute des prix des produits d’importation qui ont fini par la pousser à la faillite. La situation étant devenue sans espoir, dit-il, décision a été prise de la liquider après inventaire de son patrimoine. Sifi F.