Algérie - A la une

L'empreinte d'un maître



L'empreinte d'un maître
Quelle meilleure manière de témoigner sa gratitude et sa reconnaissance à son professeur que de lui organiser un hommage à la hauteur de son talent.En témoigne cette belle soirée hommage organisée, jeudi soir, à l'auditorium du palais de la Culture Moufdi Zakaria de Kouba. Un lieu qui a eu du mal à contenir l'ensemble des convives. En effet, le moindre recoin de l'auditorium était squatté par des mélomanes avertis. Certains ont dû se rabattre sur les travées, et les moins chanceux sont restés deux heures durant debout.C'est dire que la musique andalouse a toujours ses adeptes de tous âges. Preuve en est avec la présence de ces bambins accompagnés de leurs parents. Les ministres de la Culture et des Finances, respectivement Azeddine Mihoubi et Abderrahmane Benkhelfa, ainsi que certains ambassadeurs accrédités en Algérie ont assisté à cet hommage de haute facture.Le rideau se lève sur l'imposant orchestre de l'association Mezghena, constitué d'une quarantaine de musiciens. Le chef d'orchestre n'est autre que l'humble musicien Kamel Belkhodja. Dès qu'il fait son apparition sur scène, il est accueilli par un tonnerre d'applaudissements et de stridents youyous.L'émotion est déjà perceptible dans l'air. Kamel Belkhodja est invité par l'animatrice à prononcer quelques mots. Elégant dans son smoking noir, il s'approche du micro timidement. L'émotion est à son paroxysme. Il essuie de grosses larmes. D'une voix étranglée, il remercie le public d'être venu en force, tout en n'omettant pas de saluer la louable initiative initiée par ses élèves de l'association Mezghena : «Je remercie le public qui ne m'a jamais oublié.J'espère que j'ai donné à l'ensemble de mes élèves tout ce que m'ont transmis mes prestigieux maîtres.» Le même public se lève pour saluer à l'unisson cet artiste qui a donné le meilleur de lui-même à la musique andalouse. Un artiste qui a mis en veilleuse sa carrière de chanteur au profit de l'enseignement pour la transmission aux jeunes. Pour rappel, Kamel Belkhodja a commencé son apprentissage artistique à l'âge de 12 ans. Il a reçu un enseignement de qualité auprès des regrettés maîtres Abdelgani Belkaïd, BoudjemaâFerguène et Abderrazek Ferkhadji.Place ensuite à la première partie de cette soirée musicale. D'une main de maître, Kamel Belkhodja dirige l'orchestre. La complicité se lit sur les visages de l'ensemble des musiciens. Le programme débute par une délicieuse «touchia sika», où le synthétiseur et les violons s'invitent seuls pour, par la suite, s'unir avec les autres instruments musicaux traditionnels. D'autres titres envoûtants ont été interprétés par de belles voix prometteuses émanant de Semhi Doha, Saliha Bachtoubdji, Hamid Belkhodja, Najet Beladjedj, Meriem Benaziez et Feriel Touati.Parmi les titres interprétés, citons un «m'cedar sika» Bi rabi Allah faredj âala ayou, un «betaïhi sika», Ya sahib el wadj el djamil, un «istikhbar», un «derdj», Hib el Allah rani anarchakou, un deuxième «derdj», Soltane el rabie. La cadence monte crescendo avec les enchaînements d'«insirafat», Ya chabi tal el hillel, Billah y a nassim et Ya nour el assel. La deuxième partie de la soirée a été consacrée à un répertoire strictement aâroubi, et ce, sous la houlette du chef d'orchestre Karim Semmar.Ce dernier a également donné la pleine mesure à ses cordes vocales. En effet, de sa voix prenante il s'est lancé dans un tour de chant des plus magnifiques.Par la suite, plusieurs anciens élèves de Kamel Belkhodja se sont succédé sur les planches pour remettre un présent à leur maître, et surtout pour témoigner de la grandeur de ce professeur exceptionnel. Kamel Belkhodja s'est également vu remettre un trophée et des cadeaux symboliques de la part de l'association Mezghena.Le président de l'association Mezghena, Réda Bestandji, rappelle qu'il s'agit là d'un second hommage à Kamel Belkhoja : «Cette fois-ci, nous avons voulu profiter de son anniversaire pour lui renouveler l'hommage. Kamel tient l'association depuis plus de dix ans. Il se donne corps et âme à cet art de la musique andalouse.Une discipline qu'il tient de ses maîtres. Il détient toutes les ficelles et les clés de cette musique. Il forme des musiciens et des chanteurs qui partent. Mais je constate que tous les ans il y a un renouvellement d'élèves. Ce sont presque tous des maîtres. Kamel est un bénévole. Il se consacre à l'association sans rien demander en contrepartie.»




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)