Algérie

L’Emir Khaled


Premier nationaliste et premier patriote (4ème partie) Lettre de l’Emir Khaled adressée à Woodrow Wilson, Président des Etats-Unis d’Amérique : Monsieur le président, Nous avons l’honneur de soumettre à votre haute appréciation et à votre esprit de justice un exposé succinct de la situation actuelle de l’Algérie, résultant du fait de son occupation par la France depuis 1830. Dans une lutte inégale, mais qui a été cependant tout à l’honneur de nos pères, les Algériens ont combattu pendant 17 ans, avec une énergie et une ténacité incomparables pour refouler l’agresseur et vivre indépendants. Le sort des armes ne leur fut malheureusement pas favorable. Depuis 89 ans que nous sommes sous la domination française, le paupérisme ne fait qu’augmenter chez nous, pendant que les vainqueurs s’enrichissent à nos dépens. La convention, signée le 5 juillet 1830 entre le général de Bourmont et le Dey d’Alger, nous garantissait le respect de nos lois, de nos coutumes et de notre religion. La loi de 1851 a consacré les droits de propriété et de jouissance existant au temps de la conquête. En débarquant à Alger, le 5 mai 1865, Napoléon III lançait un manifeste à la population musulmane : « lorsque, il y a 35 ans, disait-il, la France a mis les pieds sur le sol africain, elle n’est pas venue détruire la nationalité d’un peuple, mais au contraire, affranchir ce peuple d’une oppression séculaire, elle a remplacé la domination turque par un gouvernement plus doux, plus juste, plus éclairé... « Nous nous attendions à vivre en paix, côte à côte et en association avec les nouveaux occupants, nous basant sur ces déclarations officielles et solennelles. Par la suite, nous nous sommes aperçus, hélas, à nos détriments, que d’aussi belles promesses ne devaient subsister qu’en paroles. En effet, comme au temps des Romains, les Français refoulèrent progressivement les vaincus en s’appropriant les plaines fertiles et les plus riches contrées. Jusqu’à nos jours, on continue de créer de nouveaux centres de colonisation, en enlevant aux indigènes les bonnes terres qui leur restent, sous le prétexte intitulé : «Expropriation pour cause d’utilité publique». Les biens Habous, qui se chiffraient par des centaines de millions de francs et qui servaient à l’entretien des monuments religieux et à venir en aide aux pauvres, ont été pris et répartis entre les Européens, chose extrêmement grave étant donné la destination précise et religieuse qu’avaient assigné à ces biens leurs donateurs. De nos jours, malgré la loi de séparation des églises et de l’Etat, le peu de biens Habous qui reste est géré par l’administration française sous le couvert d’une cultuelle dont les membres serviles ont été choisis par elle. Inutile d’ajouter qu’ils ne possèdent aucune autorité. Contrairement à notre religion, l’administration profite de toutes les occasions, surtout pendant cette guerre, pour organiser dans nos mosquées et nos lieux saints des manifestations politiques. En présence d’une foule composée surtout de fonctionnaires, on fait lire des discours préparés pour la circonstance par les chefs du culte et on pousse même le sacrilège jusqu’à faire participer la musique militaire à ces manifestations humiliantes pour l’esprit religieux du musulman. Voilà ce qu’on a fait des déclarations du général de Bourmont du 5 juillet 1830 et de la loi de 1851. Pendant 89 ans, l’indigène a été accablé sous le poids des impôts : impôts français et impôts arabes antérieurs à la conquête et maintenus par les nouveaux conquérants. En consultant la balance des recettes et des dépenses de l’Algérie, on voit aisément que, des indigènes surtaxés, la répartition du budget ne tient presque aucun compte de leurs besoins spéciaux. Plusieurs tribus sont sans route et la grande majorité de nos enfants sans école. Grâce à nos sacrifices, on a pu créer une Algérie française très prospère, où la culture de la vigne s’étend à perte de vue ; le pays est sillonné de chemins de fer et de routes entre les villages européens. Pas très loin d’Alger on trouve des tribus entières, dont les territoires très peuplés, pauvres et abrupts, sont sans voie de communication. A suivre... Par le Dr Chemyl Boutaleb El-Hassani(*) (*)Arrière petit-fils de l’Emir Khaled
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