Algérie

L’Emir Khaled


Premier nationaliste et premier patriote (3ème partie) L’activité politique de l’Emir Khaled, jugée dangereuse à l’égard de la France, sera consignée dans de nombreux rapports de police. Le gouvernement français prendra alors la mesure de l’expulser de France, cette fois-ci définitivement, vers l’Egypte, et après maintes difficultés, il sera autorisé à rentrer en Syrie. Il ne devait plus revoir l’Algérie, pays pour lequel il avait tant lutté comme le fit naguère son grand-père. Une petite parenthèse pour dire que le Pr. Charles Robert Ageron, disciple de Charles André Julien, révèlera l’existence (dans sa revue: «l’Histoire maghrébine» n°19-20-Tunis- octobre 1980-p.199) de la pétition que l’Emir Khaled adressa au Président des Etats-Unis au lendemain de la 1ère guerre mondiale. Il a osé faire ce texte vraiment formidable alors que l’Algérie était considérée comme partie intégrante de la France: écoutons la conclusion de son texte: «...Nous venons, au nom de nos compatriotes, faire appel aux nobles sentiments de l’honorable président de la libre Amérique: Nous demandons l’envoi de délégués choisis librement par nous pour décider de notre sort futur, sous l’égide de la Société Des Nations. Vos 14 conditions de paix mondiale, monsieur le président, acceptées par les alliés et les puissances centrales, doivent servir de base à l’affranchissement de tous les petits peuples opprimés, sans distinction de race ni de religion. Vous représentez au nom du monde entier le digne porte-drapeau du droit et de la justice. Vous n’êtes entré dans cette guerre gigantesque que pour les étendre à tous les peuples. Nous avons une foi ardente en votre parole sacrée. Cette requête est faite pour éclairer votre religion et attirer votre bienveillante attention sur notre situation de parias. Veuillez agréer, monsieur le président, l’assurance de notre haute considération». L’«Action Française» du 26 février 1923 montre bien la peur qu’inspire «cet Emir, petit-fils d’Abd-El-Kader, et comme tel, mène, en accord avec les bolcheviks de Moscou, une campagne pour l’insurrection, l’expulsion ou le massacre des Français. Ce grand seigneur Musulman marche la main dans la main avec le Parti Communiste Algérien, ramassis de juifs pouilleux et de fonctionnaires mécontents renforcés par une partie des naturalisés indigènes, notamment des instituteurs». Un, parmi la multitude des Rapports du Gouvernement Général sur l’Emir Khaled, va encore plus loin en déclarant ceci : «Quelques unités du parti «Jeune Algérien» et quelques autres du «Parti Communiste» (se rencontrent sur un terrain commun: celui du dénigrement de l’administration française et de l’indignation contre ce qui reste de l’indigénat) se donnent la main par-dessus la tête de la grande masse des indigènes qui ne s’est pas détournée de sa route habituelle pour y prêter attention...» «L’on n’a vu à la tête du parti que l’on appelle le «Parti Arabe anti-Français» d’autre chef que Monsieur Khaled. Bien que le descendant d’Abd-El-Kader ait toujours protesté de son loyalisme envers la France qu’il a servie comme officier, c’est derrière lui que s’était groupé ce parti. Il devait cette clientèle à la forme souvent violente de ses attaques, au prestige historique et religieux qui entoure sa personne et a fait de lui la personnification de l’Indépendance Musulmane en Algérie». (Extraits tirés des archives d’Aix F7 13412.) A suivre... Par le Dr Chemyl Boutaleb El-Hassani(*) (*)Arrière petit-fils de l’Emir Khaled


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