L'Egypte maintient la fermeture du terminal de Rafah

Le porte-parole du ministère de l'Intérieur à Ghaza, Iyad el-Bazam, a appelé hier les autorités égyptiennes à ouvrir le passage de Rafah pour apporter l'aide alimentaire et médicale nécessaire à des dizaines de milliers de Palestiniens qui s'attendent au pire, dans les heures et jours à venir. «Des centaines de Palestiniens ont été blessés et ont besoin d'un traitement urgent, sachant que les médicaments sont en rupture de stock dans la bande de Ghaza», a-t-il indiqué dans un communiqué rendu public hier.Fermé depuis juillet 2013, sous pressions israéliennes, mais aussi américaines sur le Caire, sous prétexte de lutte contre le marché de la contrebande et d'armes, le terminal de Rafah demeure une des rares bouffées d'oxygène pour les Ghazaouis qui vivent sous blocus israélien depuis cinq ans. Hier matin, des rumeurs avaient circulé au sujet de l'ouverture de ce terminal, avant d'être formellement démenties par le président de l'Autorité générale des passages frontaliers, Maher Abou Sabha, dans un communiqué. Ce dernier a lancé lui aussi un appel en direction du Caire pour l'ouverture de ce passage. «Mais nous n'avons reçu aucune réponse positive à cet égard et nous n'avons absolument aucune information sur la date de l'ouverture du point de passage. Toutes les nouvelles qui parlent de l'ouverture ne sont que des rumeurs», a-t-il regretté, cité par les médias palestiniens. Les Palestiniens de cette enclave survivent grâce à l'aide apportée par les organisations humanitaires onusiennes qui ont publié hier un rapport alarmant sur l'aggravation de la situation. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (Unrwa) s'occupe en effet d'environ 1,2 million de réfugiés palestiniens qui s'entassent dans 8 camps installés à Ghaza. L'Unrwa a affirmé dans son rapport avoir subi des dommages dans certaines de ses installations à Ghaza qui avaient été les cibles des raids israéliens. «Les installations de l'Unrwa ont subi des dommages collatéraux mineurs : de l'école à Khan Younis, une des cliniques de santé dans le nord de Rafah, et de l'école de garçons et filles à Deir El Balah, dans la zone Moyen-Orient», lit-on dans leur communiqué. «Environ 68 personnes se sont approchées de trois écoles pour le logement dans la soirée du 8 juillet, un dans la bande de Ghaza, à Rafah et un autre à Khan Younis. Unrwa n'a pas ouvert les abris, mais a permis aux familles de passer la nuit dans les composés, ce qui a fourni un plus grand sentiment de sécurité», a ajouté le texte, rappelant que l'organisation a urgemment besoin d'une aide financière supplémentaire, notamment avec l'intensification des frappes israéliennes sur la bande de Ghaza et qui risquent de durer encore plus longtemps si les deux parties ne se décident pas à répondre aux appels au calme de la communauté internationale, notamment Israël qui semble déterminé à faire table rase de cette enclave qu'elle a occupée de 1967 jusqu'en 2005. «Bien que les opérations de l'Unrwa continuent dans les cinq zones, il y a un besoin urgent de financement pour couvrir les 22 millions de dollars. Appel d'urgence du déficit déjà prévu par l'Agence», a indiqué l'Unrwa. «Actuellement, les besoins les plus urgents comprennent le financement pour poursuivre le programme d'aide alimentaire et des ressources supplémentaires pour acheter des articles supplémentaires non alimentaires (1 M $ US)et le carburant pour les installations critiques (2,5 millions de dollars)», a-t-elle rappelé.L. M.