Algérie

L'austérité, nouvelle mode planétaire



L'austérité, nouvelle mode planétaire
La chute vertigineuse des prix du baril a obligé les pays producteurs et exportateurs de pétrole à revoir leur politique budgétaire et à s'engager sur la voie dangereuse, socialement s'entend, de l'austérité. Si en Algérie, pays dépendant presque exclusivement des recettes des hydrocarbures, le constat s'impose de lui-même en l'absence d'autres alternatives viables sur le plan économique en dehors des discours volontaristes du gouvernement et du ton menaçant du patronat, d'autres Etats se retrouvent en fâcheuse position.Le Venezuela est aux portes d'une guerre civile, le Nigéria est passé du statut de pays à celui de géant aux pieds d'argile alors que l'Arabie Saoudite, le premier producteur mondial de pétrole, se retrouve obligée de recourir à des calculs d'épicier pour faire des économies. En abandonnant le calendrier hégirien au profit du grégorien, Ryad gagnera ainsi 11 jours de salaires annuellement et contraindra les salariés à cotiser 15 mois supplémentaires durant leur carrière. D'autres avantages ont également été supprimés comme la prime de départ en retraite ou d'éventuelles augmentations salariales en cas de renouvellement de contrat. L'exemple saoudien est édifiant devant la crise financière qui frappe les pays exportateurs de pétrole rattrapés par une politique suicidaire qui a irréversiblement fait basculer les prix. L'Algérie ne pouvait forcément pas échapper à la règle générale et l'austérité, même si elle n'a pas été officiellement décrétée les premiers temps, devenait une étape nécessaire pour ne pas sombrer. Pourtant, il existait d'autres moyens de sortie de crise, et la première était d'anticiper sur la crise en rationnalisant les dépenses publiques et en déclarant la guerre à la corruption généralisée et à l'incompétence des gestionnaires. Les Algériens, conscients de la gravité de la situation, ont quand même contesté les solutions de facilité prises par le gouvernement en supprimant par exemple la retraite anticipée et en augmentant taxes et prix alors que le pouvoir d'achat du citoyen est sérieusement entamé depuis des années.Face à ces lois de finances successives qui accordent des avantages au secteur privé en faisant supporter le poids de la crise sur les épaules des citoyens, les Algériens risquent de perdre patience. Et définitivement. L'avant-projet de loi de finances pour 2017 ne déroge pas à la règle lui aussi avec sa batterie d'augmentations des prix. Mais, selon des indiscrétions qui ont filtré à travers la presse, le chef de l'Etat aurait ordonné au Premier ministre d'amortir les impacts de ce texte sur le front social. Aujourd'hui, la réunion du Conseil des ministres devra être consacrée essentiellement à ce dossier et conclure que l'austérité ne rime pas forcément avec serrage de ceinture jusqu'à apoplexie ou explosion.
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