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L'art naïf sans maître ni règles




L'artiste peintre expose à la galerie Aïcha-Haddad son univers qui s'inspire du Sahara et de l'imzad, de l'azur et de l'art rupestre. Une exposition qui s'étale jusqu'au 17 octobre.L'artiste peintre Abla Benbaïbèche a fait de la galerie d'art Aïcha-Haddad l'anthologie de couleurs à l'acrylique où l'on discerne l'être qu'elle a conçu d'un mauve qui s'enlace à l'aubergine qu'elle a adroitement noué à l'ambré cuivré et à l'?il doré qui est en tout lieu de notre existence. Si tant de gribouillis que permet l'abstrait, qu'on se croirait redevenir un enfant à son premier pas à l'école. Et d'une intuition d'artiste à l'instinct d'une femme, l'artiste Abla Benbaïbeche enferme le visiteur dans l'univers, où culmine l'air de la violette au-dessus d'un lit de sang et or.
C'est aussi le cas de la mère qui tisse l'azur et l'ocré, alors que la Targuie s'ensable dans le noyer du Sahara et dans l'énigme du signe, voire de l'aouchem où Abla Benbaïbèche y statufie le temps. C'est là, l'art naïf qui est aux pinceaux ce que le "tapis coloré" est au métier à tisser. D'où qu'il s'accorde "Le sage et sa houppe" à dire que l'art candide est tel ce vaisseau au long cours qui aurait navigué sur le cours de "l'existence" de notre mère la terre.
D'où le legs de l'art rupestre que l'homme a gravé depuis l'aube de l'humanité à nos jours. Donc, il suffit de consulter la pierre qui pave "l'univers infini" et qui conte "l'homme, la femme bleue et son imzad" qui ont gravé "la joie" et la peine au noir du roc et de l'étincelle pourpre au silex lumineux de l'ère primitive. Et ce n'est pas parce qu'il croque et qu'il conte à l'aide du signe, que l'homme est supposé primitif au sens archaïque du terme.
D'où l'équité qui a éclos de l'Italie et qui a auréolée l'artiste des lauriers de "primitif" qui qualifie l'artiste naïf des XIIIe et XIVe siècles. Et depuis le siècle passé, l'art naïf s'est ôté du pied le boulet du primitif pour gravir l'échelon du primitif moderne. C'est dire qu'il y a une justice pour l'art naïf, du fait qu'au siècle des Lumières XVIIIe siècle (de 1715 à 1789), c'est cette tendance parmi d'autres mouvements littéraires et culturels qui a permis de lever le voile de l'obscurantisme.
Et c'est aussi l'atout de l'art majeur qu'a hérité l'artiste-peintre Abla Benbaïbèche qui témoigne à l'aide de sa "composition" qu'il n'est d'esthétique que l'esthétique qu'il y a dans son "moi profond". D'ailleurs, qui peut mieux qu'une passionnée de l'art pour expliquer ce qu'est l'art naïf qui est ensemencée dans l'âme de cette native de la côte du saphir à Jijel ' : "L'authentique art naïf est issue de l'école de l'autodidactie et qui trempe ses pinceaux dans l'innée don qu'il y a en soi.
En ce sens, les mots s'éclipsent pour y laisser place au ressenti face à la toile de l'autodidacte et du non-initié", a-t-on su de la dame Abla Benbaïbèche qui, sans être anticonformiste, n'a eue pour maître que son inspiration propre. De la sorte, cette blouse blanche n'a d'yeux que pour son don que lui susurre "la mémoire ancestrale". Alors, et pour illustrer au mieux l'art d'Abla Benbaïbèche, le mieux est d'aller avant le 17 octobre prochain à la galerie d'art Aïcha-Haddad pour apprécier l'art innée, sans limite aucune et qui soit surtout libre.

Nourreddine Louhal


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