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L'armée irakienne accuse encore des faiblesses APRÈS LE RETRAIT DES FORCES AMERICAINES



L'armée irakienne accuse encore des faiblesses                                    APRÈS LE RETRAIT DES FORCES AMERICAINES
L'armée irakienne se prépare à la relève des forces US sur le point de quitter le territoire
La violence a beaucoup diminué en Irak par rapport au pic des années 2006 et 2007 mais les attentats, toujours quasi quotidiens, font encore chaque mois des dizaines de morts.
L'armée irakienne, laissée seule sur le terrain par le départ des Américains, est désormais en mesure de gérer la sécurité intérieure mais la poursuite des attentats l'empêche de s'entraîner pour répondre aux menaces externes, selon des responsables militaires. «Les forces de sécurité irakiennes ont acquis ces huit dernières années la capacité à gérer les menaces intérieures», estime le général Robert Caslen, commandant du Bureau en charge de la coopération pour la sécurité en Irak (Osci). «Mais elles n'ont pas encore acquis l'aptitude de contrer les menaces externes», explique ce haut gradé qui dirige 157 militaires américains et 763 civils, tous chargés de former les soldats irakiens sous l'autorité de l'ambassade des Etats-Unis à Baghdad. «Elles n'ont pas encore acquis (cette capacité) car elles se sont d'abord concentrées ces huit dernières années sur les menaces internes», explique-t-il. D'où la nécessité de rattraper désormais ce retard. Le chef d'état-major irakien, Babaker Zebari, estime lui-même que le pays restera «incapable d'exécuter la totalité de ses missions de défense externe avant une date estimée entre 2020 et 2024», selon un rapport du bureau de l'inspecteur général spécial américain pour la reconstruction d'Irak (Sigir). «L'Irak ne sera pas capable de défendre son propre espace aérien avant 2020 au plus tôt», a déclaré M.Zebari au Sigir, soulignant qu'«une armée sans force aérienne est exposée». L'Irak a commandé 18 avions F-16 aux Etats-Unis mais cette force ne devrait pas être opérationnelle avant plusieurs années. Baghdad et Washington ont négocié plusieurs mois durant cette année le maintien d'un petit contingent de formateurs américains pour entraîner l'armée irakienne, mais ces discussions ont buté sur la question de l'immunité juridique des soldats, que l'Irak se refuse à accorder. Selon le général Caslen, cette mission avortée visait justement à former les Irakiens à la défense externe. L'équipe dont lui-même dispose n'a pas les moyens de dispenser cette formation. Plusieurs options sont à l'étude pour compenser, parmi lesquelles une formation des troupes dans un autre pays de la région, des exercices militaires ou des missions pour les officiers supérieurs aux Etats-Unis ou dans d'autres pays de l'Otan. «Tout cela va se discuter après le 31 décembre», souligne-t-il, mais ces thèmes figureront en bonne place dans les discussions prévues hier à Washington entre le président américain Barack Obama et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki. Le commandant des forces armées américaines en Irak, le général Lloyd Austin, est du même avis: les Irakiens «s'approchent du niveau où ils contrôlent l'environnement de sécurité interne» mais «je ne crois pas qu'ils soient vraiment capables de faire face à une menace externe». «Il faut qu'ils commencent à se concentrer là-dessus à l'avenir», a-t-il jugé fin novembre, évoquant toutefois le danger que représentent Al Qaîda ou les milices chiites soutenues par l'Iran. Lors d'une visite début décembre en Irak, le vice-président américain Joe Biden a félicité les forces irakiennes qui selon lui ont «prouvé qu'elles étaient mieux que prêtes». «Vous avez relevé le défi. Pendant tout le retrait des forces américaines et celles de la coalition, vous avez assuré la sécurité de votre peuple et la violence est demeurée à son plus bas niveau depuis 2003, grâce à vous», leur a-t-il lancé. M.Maliki a abondé dans son sens, se disant «confiant que les forces de sécurité sont entièrement préparées à remplir leur devoir national de protéger le pays», tout en admettant que la présence de formateurs demeurait nécessaire «pour certains objectifs spécifiques».
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