Algérie

«L'armée algérienne est capable de faire face aux menaces à la sécurité de la région»



«L'armée algérienne est capable de faire face aux menaces à la sécurité de la région»
Intervenant devant le Congrès américain , le futur chef du commandement militaire d'Africom a déclaré que l'Algérie est le «leader régional» qui dispose «des capacités permettant de coordonner les efforts des pays du Sahel face aux menaces à la sécurité transnationales».
David Rodriguez a tenu ces propos devant la commission des forces armées du Sénat, lors de son audition préalable à la confirmation de sa nomination, proposée par le président Barack Obama, pour remplacer le général Carter Ham. Accordant une attention particulière à la sécurité en Afrique, la commission sénatoriale des forces armées a soumis le général Rodriguez non seulement à des questions orales mais aussi à plus d'une centaine de questions écrites allant du terrorisme en Afrique du Nord, la situation au Mali et en Libye, jusqu'aux questions liées à la sécurité au Nigeria et en Somalie, le trafic de drogue en Afrique, la lutte contre l'Armée de résistance du seigneur et la protection des ambassades américaines dans le continent. Interrogé par les sénateurs sur le rôle de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme et comment envisagerait-il la coopération algéro-américaine face à la situation au Mali, Rodriguez a répondu, d'emblée que «l'armée algérienne est la plus capable parmi celles des pays d'Afrique du Nord». «En tant que tel, je considère l'Algérie comme un leader régional, capable de coordonner les efforts des pays du Sahel pour faire face aux menaces à la sécurité transnationale», a-t-il affirmé. «La connaissance dont dispose l'Algérie quant à la situation sur le terrain dans le nord du Mali est inestimable pour les Etats-Unis», a soutenu ce général américain qui avait dirigé le commandement conjoint de la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan. Cependant, a-t-il tenu à préciser, «pour s'assurer de la poursuite de la coopération de l'Algérie sur la crise du nord du Mali, toute solution militaire doit être autorisée par l'ONU, bénéficier d'un soutien international et utiliser des forces africaines». M. Rodriguez a avancé que s'il venait à être confirmé à la tête d'Africom, il continuerait «à favoriser le leadership régional de l'Algérie» à travers notamment la tenue de dialogues bilatéraux de haut niveau et les exercices militaires régionaux. A la question de savoir quelle était son évaluation de la menace posée par Aqmi, il a répondu que si cette organisation avait, certes, déclaré sa volonté d'attaquer les intérêts des Etats-Unis et de l'Occident en général, sa capacité à mener des attaques terroristes à grande échelle est «limitée». Ceci s'explique «par la rareté des cibles américaines et occidentales en Afrique du Nord et par le succès des efforts de lutte contre le terrorisme menés par les services de sécurité algériens», a-t-il affirmé. Il a, cependant, estimé que la plus grande menace d'Aqmi contre les intérêts des Etats-Unis serait probablement le rôle de ce groupe comme «catalyseur de l'instabilité en Afrique du Nord grâce à la facilitation des armes et la formation des djihadistes dans le nord du Mali»». Citant les quelques attaques terroristes perpétrées contre des cibles occidentales en Algérie ainsi que celles déjouées par l'armée algérienne, M. Rodriguez a rappelé celle commise contre le site pétrolier de Tiguentourine en janvier dernier. A ce propos, le général américain a reconnu le succès de la riposte algérienne en soutenant en termes clairs que «les forces de sécurité algériennes ont réussi à vaincre les terroristes qui détenaient des otages à l'installation gazière d'In Amenas». En fait, a jugé M. Rodriguez, «l'Aqmi ne devrait pas constituer, à court terme, une menace pour les intérêts américains et occidentaux en dehors de sa zone d'opération immédiate en Algérie et au nord du Mali, mais elle pourrait le devenir dans le futur». Selon lui, ce groupe terroriste «maintient ses intentions et ses aspirations et continuera à travailler pour renforcer ses capacités et aider les autres branches affiliées d'Al-Qaïda», en ajoutant que les prises d'otages demeurent la «plus grande menace» pour les Occidentaux en Afrique du Nord. Donnant son avis sur l'intervention militaire conduite par la France au Mali, ce spécialiste de l'infanterie a souligné que si cette opération a eu un impact pour refréner la capacité d'Aqmi à agir sans entrave au nord malien, ce groupe est, cependant, en mesure de coordonner la formation, de répartir les ressources et de procéder à une planification d'attaques par ses propres rangs ainsi qu'avec d'autres organisations terroristes étrangères. Avec ses capacités, a-t-il prévenu, Aqmi pourrait, à tout le moins, poursuivre agressivement l'expansion de son influence dans les pays voisins et commencera, peut-être, «à planifier pour mener des attaques même contre l'Europe conformément à la doctrine d'Al-Qaïda». Pour M. Rodriguez, qui dirige actuellement la base de Fort Bragg en Caroline du Nord, «l'intervention militaire dirigée par la France au Mali a perturbé et ralenti l'action d'Aqmi, mais il reste encore beaucoup de travail à faire».
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