Algérie

L'Anacm, à propos du film Zabana



L'Association nationale des anciens condamnés à mort (Anacm) a estimé mardi par la bouche de son président que le film «Zabana» comportait des "inexactitudes" sur des faits d'histoire, et demandé qu'il soit "rectifié".
Lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'association à Alger, le président de l'Anacm a regretté de n'avoir «pas été consultée» lors de l'écriture du scénario «par son auteur Azzeddine Mihoubi, ni par le comité de lecture chargé de vérifier la véracité des faits historiques», souhaitant que le film soit «rectifié» afin de restituer les souffrances du condamné à mort et la férocité de la répression coloniale. Selon M. Mostefa Boudina, «le scénariste ne s'est pas basé sur (les témoignages) des bonnes personnes», et même celui du jeune frère du martyr, Abdelkader Zabana, encore en vie, est indirect, ce dernier n'ayant «pas connu la prison». Sans émettre d'avis sur l'accord donné par la commission de lecture, qui dépend du ministère des Moudjahidine, pour le tournage du film, les membres de l'association reprochent au scénario de n'avoir «pas montré la cruauté des autorités coloniales» et d'avoir «privilégié des faits» mineurs, comme la promenade dans la cour de la prison, «aux dépens des souffrances morales des condamnés à mort et des luttes politiques». Lors de l'avant-première de «Zaba-na !»en août dernier, le scénariste avait déclaré que son 'uvre était basée sur les témoignages d'acteurs de l'époque dont Ali Zamoum (condamné à mort qui a connu Ahmed Zabana à la prison de Barberousse), Me Zertal (l'avocat d'Ahmed Zabana qui l'a assisté lors de son exécution), Said Stambouli (compagnon d'armes de Zabana) et Abdelkader Zabana. Cette recherche menée par l'actuel directeur de la Bibliothèque nationale avait permis selon lui d'apporter des «faits nouveaux» au Centre de recherche historique sur la révolution du 1er Novembre 1954" qui avait demandé au scénariste des sources pour vérifier et valider certains faits». Le réalisateur, Said Ould Khelifa, a expliqué, pour sa part, que cette 'uvre était une «fiction», réalisée pour faire rêver le public. «Zabana!» n'est pas un film documentaire, il a été réalisé, cependant, à partir d'une recherche sur le plan de l'histoire, s'est justifié le réalisateur. Le réalisateur et le scénariste étaient d'accord pour dire que le film était «basé sur le procès inique» d'Ahmed Zabana et dont le but est de «dénoncer le fonctionnement de la justice coloniale». «Zabana!» sera projeté au grand public pour la première fois le 17 octobre prochain.
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