Algérie - Revue de Presse

L?ambassadeur de Syrie à Alger



« Le Liban restera avec nous » « En dépit de la décision de retirer les troupes syriennes du Liban, ce pays restera avec nous au regard des profonds liens historiques qui lient les deux peuples », a déclaré, hier, Aïssa Darwich, ambassadeur de Syrie à Alger. Invité du forum du journal arabophone El Moustakbel, organisé à la Bibliothèque nationale d?El Hamma, le diplomate syrien précisera que « Washington et ses alliés ont trouvé, dans l?assassinat de Rafic Hariri, le prétexte idoine pour accentuer leurs pressions autant sur les autorités de Beyrouth que de Damas ». L?opportunité pour faire, aussi, le procès du monde arabe qu?il considère victime de ses contradictions et du manque de volonté de ses dirigeants. « Les régimes arabes crient trop souvent au complot, alors qu?ils ne font rien pour accompagner les changements qui s?opèrent dans le monde », précisera Aïssa Darwich. Il faudrait, préconise-t-il, arriver à une sorte de contrat social pour enclencher de véritables réformes tant au plan interne de chaque pays qu?entre les Etats arabes. Il citera l?exemple de la Syrie, qui est « le seul Etat qui n?impose pas de visa aux ressortissants des autres pays arabes ». Etablissant un bilan très critique et surtout négatif des économies de ces pays, l?ambassadeur syrien ne manquera pas de fustiger « la passivité des régimes arabes qui attendent à ce qu?on leur dicte les réformes à entreprendre au lieu de les faire d?eux-mêmes ». C?est pourquoi il estime que le prochain sommet d?Alger (22 et 23 mars 2005) est « une halte décisive pour tous afin de prendre des décisions courageuses à la hauteur des attentes actuelles des peuples ». Au regard également des grands dossiers qui seront débattus à cette occasion. La situation en Irak, en Palestine, au Liban et au Soudan. A ce sujet, Aïssa Darwich pense que « le monde arabe n?a pas tiré les leçons du passé et se retrouve aujourd?hui menacé par plusieurs facteurs de nature régressive ». Comme, ajoutera-t-il, « le volume d?endettement, le taux élevé de chômeurs, le niveau alarmant d?analphabétisme, la situation peur enviable des femmes, le manque d?implication de la société civile et la faiblesse de démocratisation de la vie politique ». Il s?étonnera, toutefois, que des pays arabes détiennent quelque 1200 milliards de dollars entreposés dans les banques étrangères. D?où son souhait que les hommes d?affaires algériens et syriens créent, prochainement, un forum car, expliquera-t-il, « les informations économiques dans les deux sens sont minimes, sinon inexistantes ». Son v?u que cela interviendra à la faveur de la visite prochaine du président Bouteflika à Damas. Au plan des échanges commerciaux, l?Algérie a importé, en 2003, pour une valeur de 3 milliards de dollars. Principalement du blé, des médicaments, des détergents, du coton brut, textiles et matériels de forage hydraulique. Elle a exporté, durant la même année, pour une valeur de 80 millions de dollars vers la Syrie notamment du gaz butane, du fer, des matériaux ferreux et des batteries électriques. Cela ne rend pas compte, pourtant, des relations historiques très lointaines qui existent entre Alger et Damas. L?ambassadeur syrien mentionnera que les autorités sécuritaires et judiciaires des deux pays collaborent pour identifier le cas des Algériens qui ont combattu en Irak. « Les autorités syriennes ont arrêté un certain nombre d?Arabes aux niveau des frontières avec l?Irak, mais il leur a été difficile de statuer sur leur cas, notamment pour les questions d?extradition », indiquera Aïssa Darwich. Ce diplomate avait, toutefois, sur le c?ur de parler du jour où, durant la guerre de 1973 contre Israël, le président Houari Boumediène, en visite en Russie, donnera 200 millions de dollars cash pour que ce pays livre des chars aux troupes syriennes présentes sur le front.



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