Algérie

L’alliance, seulement pour le meilleur


L’alliance, seulement pour le meilleur Peut-on encore dire qu’il y a une alliance, que celle-ci est au pouvoir, qu’il y a réellement une opposition? La vraie question est de savoir s’il y a encore des partis? De vrais partis? Des partis avec un vrai pouvoir et une véritable opposition? Lorsqu’on constate que l’opposition n’a pas le pouvoir de s’opposer et que les partis de l’Alliance apparaissent comme n’ayant pas un vrai pouvoir en ce qui concerne la prise de décision pour ce qui est lié à l’orientation de la politique intérieure et extérieure du pays, on s’interroge sur ce qui peut encore faire courir ces partis. Non pas que soit préférée la disparition des partis, mais ces interrogations consistent à faire prendre conscience du fait que la situation actuelle n’est pas favorable à la promotion du débat et de l’action politique ou alors qu’il y a blocage pour des causes à identifier. Dans ces conditions, des décisions seraient à prendre par tous ceux qui estimeraient qu’il y a un blocage délibéré. Il faut quand même remarquer que ceux qui sont restés dans l’opposition et n’avaient donc pas sacrifié leurs idées sur l’autel de leur acceptation à participer au pouvoir, en soutenant le régime actuel, sont encore restés solitaires. Ils continueront à l’être, quoique lors d’élections présidentielles, ils se rapprochent quand même, non pour se mettre d’accord sur le soutien à apporter à l’un des leurs, mais uniquement pour parler des fraudes électorales.Les partis de l’opposition ne se font plus d’illusions car ils estiment presque que là est leur destin puisqu’ils continuent à faire croire qu’il est encore possible de militer et de gagner ce qui apparaît comme une contradiction entre ce qu’ils disent et ce qu’ils font. Les chefs des partis de l’opposition ainsi que les personnalités qui sont dans l’opposition, même si elles avaient été au pouvoir sans y être réellement, semblent garder l’espoir d’un changement à chaque campagne électorale présidentielle mais finissent quand même par revenir à leurs convictions antérieures, rééchelonner leurs ambitions de cinq autres longues années et ainsi de suite jusqu’à l’approche des limites biologiques naturelles. Ils montrent même parfois des signes d’une totale lassitude de la vie politique, avec la conviction que ne surviendra jamais un événement qui apportera un changement réel, en tout cas pas de leur vivant. Plus aucun parti ne croit ainsi en ses chances de se lancer à l’assaut du pouvoir, et il en est de même pour les personnalités «politiques». Tout serait donc un jeu et tous acceptent d’en être les joueurs, mais des joueurs sans but, si ce n’est d’aspirer au droit à un statut et à des avantages, c’est-à-dire se sortir de la crise à défaut d’en faire sortir le pays. Bien qu’ils mettent ensemble leur solitude, les partis, dont on ne sait pas avec précision s’ils sont au pouvoir ou s’ils appartiennent au pouvoir, ne se rapprochent que pour fournir au pouvoir une main-d’œuvre supérieurement qualifiée. Il est fort possible, quand même, que les distances politiques entre les partis qui sont «au» pouvoir ne doivent pas être plus grandes que celles qui sont entre les partis dans l’opposition. D’où vient alors que ces derniers ne se rapprochent pas? Il y a toujours autant de partis au pouvoir que de partis dans l’opposition et la probabilité est grande que cela demeure en l’état pour encore très longtemps. Il n’est pas à douter que l’opposition en est sûrement consciente, ce qui expliquerait son manque de conviction et d’enthousiasme. L’impression est que les partis qui sont dans l’alliance n’en doutent pas eux également et ont compris que la concurrence pour l’accès au pouvoir les concerne exclusivement et ne les met pas en confrontation avec les partis de l’opposition. Trois partis au premier mandat et encore les mêmes au deuxième mandat et probablement encore les mêmes au futur probable mandat. De la même façon, il y aura encore les mêmes partis à s’opposer aux trois mêmes partis qui sont et qui seront au pouvoir, car rien ne se dessine pour croire que d’autres partis recevront des actes de naissance de la part de l’Etat. Peu importe que les partis de l’alliance aient décidé par eux-mêmes de se rapprocher ou qu’ils furent instruits de le faire, les partis de l’opposition ont décidé de continuer à s’ignorer et à marcher en solitaire. Les partis de l’alliance peuvent se chamailler, pousser même un peu trop loin le bouchon au point où les incrédules annoncent que leur rupture sera bientôt consommée, mais il n’en sera jamais rien car ils ne se sont mariés que pour préserver le meilleur, c’est-à-dire demeurer au pouvoir. Par contre, les partis de l’opposition ont fini par ne plus être tentés de faire du mouvement, à part de temps à autre des querelles internes du fait qu’ils s’ennuient à mourir de ne pas pouvoir organiser des meetings et de ne pas résider dans le tube cathodique, ceci d’une part. De l’autre, à défaut d’en découdre avec les partis du pouvoir, les militants se retournent les uns contre les autres au sein de leur propre formation politique, ce qui arrange les partis de l’alliance, assurés ainsi que l’opposition est trop occupée pour avoir l’occasion et le temps de tenter de la déstabiliser. Alors, ne parlons pas de champ politique ou de stratégie des partis car il n’y a ni champ ni stratégie, sauf celle déployée par les chefs pour ne pas se faire déstabiliser jusqu’au sein de leur royaume partisan, si tant il s’agit de parti dans le sens vrai du terme.
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