L'Algérie ratifie un accord avec le Qatar

L'Algérie vient de ratifier un mémorandum d'entente relatif à la coopération gazière et pétrolière avec le Qatar.Si l'accord date de plus d'une année, l'annonce de la ratification tombe quelques jours à peine après la polémique suscitée par l'invitation de l'émir du Qatar adressée à l'équipe nationale de football et qui a d'ailleurs frôlé l'incident diplomatique.Quoi qu'il en soit, le décret portant ratification du mémorandum d'entente daté du 2 juin 2014 et publié en fin de semaine au Journal officiel, lève le voile sur une partie des accords passés entre l'Algérie et l'émirat du Golfe, du moins dans le domaine stratégique qu'est celui de l'énergie.Consacrant comme de tradition un laïus à la nécessité de resserrer les «relations de coopération et de fraternité» qui unissent les deux pays, et à l'importance d'étudier les possibilités de coopération sur «des bases économiques solides, et dans les limites des potentialités disponibles», l'accord en question se fixe l'objectif de délimiter les aspects à développer dans l'industrie du pétrole et du gaz. Signé le 7 janvier 2013 à l'occasion de la visite de l'émir du Qatar, Hamad ben Khalifa al Thani, qui a depuis abdiqué, le mémorandum d'entente portant coopération pétrolière et gazière entre l'Algérie et le Qatar délimite celle-ci à la recherche et l'exploration de pétrole et de gaz, ainsi que tout service lié à cette activité, au gaz naturel liquéfié, aux industries pétrochimiques et engrais, à l'exploration et l'exploitation de minerais, ainsi que tout domaine convenu entre les deux parties, grâce à la mise en place d'un groupe de travail paritaire, devant se réunir deux fois par an.Le document précise aussi que la coopération entre les deux pays peut prendre diverses formes, à l'image de la mise en place de joint-ventures dans le domaine de la recherche et l'exploration de pétrole, ainsi que l'exploration et l'exploitation de minerais, que ce soit en Algérie, au Qatar ou dans un pays tiers. Des joint-ventures laissant toutefois la possibilité d'impliquer d'autres partenaires. La coopération peut aussi comprendre la possibilité de soumettre conjointement des offres dans le cadre d'appels d'offres internationaux pour l'acquisition de blocs d'exploration, ainsi que l'échange d'intérêts dans le domaine de la recherche et l'exploration d'hydrocarbures.Le document évoque, par ailleurs, l'opportunité d'établir un partenariat dans les industries pétrochimiques et des engrais, de même qu'il survole la question de la formation et de la mise à niveau des cadres.Aussi le mémorandum d'entente, dont la durée a été fixée à 5 ans, dédie des dispositions explicites concernant le respect de la confidentialité des informations et données obtenues auprès de chacune des deux parties, ainsi qu'aux modalités de dénonciation de l'accord, bien que l'accord n'induit pas d'obligations juridiques à proprement dites.Il est utile de rappeler que le mémorandum d'entente portant coopération pétrolière et gazière est l'un des huit accords signés le 7 janvier 2013 à l'occasion de la visite de l'émir du Qatar à Alger.Ceux-ci comptent, entre autres, un accord portant création d'une joint-venture algéro-qatarie dans le domaine de la sidérurgie, un mémorandum d'entente et de coopération entre Sonatrach et Qatar Petroleum dans le domaine des hydrocarbures et de la pétrochimie, un accord dans le domaine des mines, ainsi que dans le domaine de la production et de la commercialisation des engrais et un accord pour la création d'un centre d'élevage d'outardes dans la région d'El Bayadh.