Algérie

L’Algérie, premier pays à importer un vaccin américain contre le cancer ?




Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière Amar Tou a indiqué que l’Algérie s’apprête à introduire le premier vaccin protégeant contre le cancer du col de l’utérus, fabriqué par le laboratoire américain Marck, qui a reçu jeudi dernier, le feu vert pour sa commercialisation, par l’agence américaine de régulation des médicaments.

Amar Tou a déclaré lors de la présentation du programme national de lutte contre le cancer, hier, au siège de son département que l’Algérie pourra importer le vaccin «dès que les formalités administratives, telles que l’enregistrement du médicament, seront faites», ajoutant que «l’introduction de ce vaccin se fera peut-être bien avant les Européens dont certains ont affirmé qu’ils importeront le vaccin dans deux ans».

Pour le ministre, le vaccin doit être enregistré par les Américains au profit de l’Algérie. «Je pense que c’est possible puisque les Américains marquent un intérêt particulier au marché du médicament en Algérie», explique-t-il. Mais, il faut savoir que sur le nombre prévu des malades cancéreux en 2006, qui est de 26.100 nouveaux cas dont 13.400 femmes, seules 1.198 seront atteints du cancer du col de l’utérus. Qu’en est-il alors des autres formes de cancer telles que le cancer du sein, du colo rectum, des poumons, de l’estomac, de la peau dont le vaccin n’est pas encore découvert.

Les réponses sont peut-être dans le plan d’action engagé par le ministère de la Santé pour lutter contre toutes les formes du cancer.

Au-delà des mesures de prise en charge des malades qui seront adoptées par le nouveau programme d’action de lutte contre le cancer, les experts de la santé misent sur la prévention et le dépistage précoce pour le moment et ce, pour réduire l’apparition de certains cancers.

Les experts de la santé chargés du dossier ont indiqué que 5 % des cancéreux sont des enfants, soit 1.000 enfants atteints du cancer. Ces chiffres sont en augmentation constante et les spécialistes craignent le pire pour les années à venir notamment chez les personnes âgées en raison de l’augmentation de l’espérance de vie. Pour cela, ils veulent imprégner les citoyens pour lutter contre certaines sources favorisant la maladie, tels que le tabac, l’alcool, la passivité, l’alimentation déséquilibrée voire toxique comme la consommation des colorants, l’acide citrique, les conserves... Donc, pour réduire ces risques, le nouveau plan du ministère de la Santé prévoit une prévention adaptée, des programmes de lutte contre ces facteurs en imprégnant le premier concerné, «le citoyen».

 Les spécialistes recommandent une alimentation saine et plus d’exercice physique ainsi qu’une réduction de l’exposition au risque cancérigène en milieu professionnel, tel que le contact avec l’amiante à tire d’exemple. Parallèlement, le plan prévoit la généralisation des programmes performants de dépistage des cancers prévalants (cancer du col et cancer du sein) et ce, par la mise en place au niveau des secteurs sanitaires d’unités de dépistage, pour effectuer des mammographies et des colposcopies et détecter à temps le cancer.

 La mise en place de ces unités est prévue dès l’année 2007.

 Et pour prendre en charge les malades cancéreux, le ministère de la Santé a prévu la réalisation de 8 centres anti-cancer, 1 service d’oncologie pédiatrique et 1 institut du cancer à travers différentes wilayas du pays (Oran, Ouargla, Annaba, Sétif, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, Batna, Tizi Ouzou). Simultanément, un programme de mise à niveau des structures existantes est en cours.

 Les responsables de la santé prévoient des extensions et un renforcement des moyens de diagnostic (scanner, IRM, mammographie, angiographie) ainsi que le renouvellement des simulateurs du CPMC de l’hôpital Mustapha et celui de Constantine ainsi que des sources de Cobalt au CHU d’Oran).

 Les responsables de la santé ont accordé une grande importance au volet de la formation dans ce programme.

 Sachant pertinemment que les structures de l’Etat ne peuvent pas à elles seules prendre en charge tous les malades cancéreux, des agréments pour la création de structures privées seront accordés à des promoteurs de la santé pour la création de structures privées anti-cancer. D’ailleurs, une unité anti-cancer privée est en cours de réalisation dans la wilaya de Blida après l’obtention d’agrément. Une autre devant élire domicile à Alger a obtenu l’avis favorable.

 Le ministère de la Santé a consacré 45,4 milliards de dinars pour la concrétisation du programme de lutte contre le cancer, qui sera échelonné sur cinq ans. 20,5 milliards de dinars seront consacrés à l’approvisionnement en matière de médicaments notamment les médicaments innovés. Le ministre s’est arrêté sur ce point pour préciser que ce montant est très important. Il représente 18 % du budget de fonctionnement du ministère de la Santé qui est de 105 milliards de dinars.

 Amar Tou a indiqué dans le même ordre d’idées que ses services sont en train de finaliser le dossier relatif aux problèmes de médicaments concernant les maladies chroniques (hypertension, diabète, sida). Il a indiqué qu’il sera fin prêt la semaine prochaine.

 Le ministre dira enfin que «la mise en oeuvre de ce programme n’est pas une chose aisée, elle demande l’implication de l’ensemble des structures de la santé». Amar Tou a donné, à la fin, rendez-vous à la presse pour présenter son programme concernant «l’évacuation des malades inter-wilayas et intra-wilayas».


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