Algérie

L'alchimie des armes chimiques Repère


Les Etats-Unis sont-ils en train de préparer la guerre contre la Syrie ' Ce n'est peut-être pas pour demain, mais le branle-bas de combat est perceptible à travers les dernières déclarations du président Obama.
Ayant longtemps retardé l'échéance, par calculs stratégiques liés à la région, les Américains semblent désormais de plus en plus proches à battre les tambours de guerre.
La soudaine apparition de la menace des «armes chimiques» dans le discours des responsables américains est à prendre au sérieux. Le régime syrien, qui a tué près de 70 000 personnes depuis plus de deux ans ' sans que cela n'émeuve outre mesure les USA ' apparaît aujourd'hui comme une grande menace. A la bonne heure !
Barack Obama a ainsi déclaré, vendredi, que l'utilisation éventuelle d'armes chimiques en Syrie changerait «la règle du jeu». Autrement dit, c'est la ligne rouge qui pourrait griller le régime d'Al Assad.
Il est clair que le président des Etats-Unis prépare l'opinion publique internationale à une éventuelle «correction» du régime syrien.
Et pour ce faire, il «reconduit» la bonne vieille recette de son prédécesseur George W. Bush, qui avait mené en son temps le monde et les Nations unies en bateau en évoquant la présence d'armes de destruction massive en Irak.
Beaucoup y avaient cru, sauf Bush et ses alliés britanniques et israéliens qui avaient participé activement à la mystification, doctement expliquée par Colin Powell au Conseil de sécurité.
L'histoire à dormir debout semble malheureusement en passe de se répéter. Les Etats-Unis enfourchent une nouvelle fois le cheval des armes, chimiques cette fois, pour faire avaler la pilule d'éventuelles frappes contre la Syrie. Un scénario à l'irakienne qui achèverait le plan de déstabilisation de tout le Moyen-Orient pour mieux le soumettre.
Obama affirme disposer de «certains indices» quant à l'utilisation des armes chimiques contre la population en Syrie. Mais il promet de faire «une enquête très solide nous-mêmes» et «mener une consultation avec nos partenaires de la région».
En clair comme en obscur, les Etats-Unis vont désormais essayer de «vendre» l'attaque de la Syrie à Israël, le Qatar et l'Arabie Saoudite. Une fois le feu vert obtenu, la machine à fabriquer les pièces à conviction va tourner à plein régime pour produire des images satellitaires et autres croquis par une alchimie technologique.
Et à la place de Colin Powell, on retrouvera Chuck Hagel faire la leçon de haute voltige stratégique aux membres du Conseil de sécurité qui feraient mine d'être catastrophés par la présentation aux allures hollywoodiennes'
C'est le scénario qui semble s'écrire (ou se récrire) sur la Syrie avec les mêmes acteurs et les mêmes actants comme pour l'Irak.
Le ministre syrien de l'Information, Omrane Al Zohbi, a eu beau jeu hier d'accuser les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de «mensonge éhonté» à propos de l'éventuelle utilisation d'armes chimiques en Syrie, dans une interview à la chaîne de télévision russe RT. Mais même s'il dit vrai, personne en dehors de ses amis russes, iraniens et le Hezbollah ne prête attention à un représentant d'un régime criminel coupable de mettre la Syrie en danger de mort.
Il n'est pas sans savoir que si les Etats-Unis veulent attaquer la Syrie de quelque façon que ce soit, nul ne pourra les en empêcher. Comme en 2003 en Irak.
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