Algérie

L’air du temps



Le réchauffement climatique inspire aujourd’hui de vives inquiétudes à l’échelle de la planète. Il y a de sérieuses raisons de croire que de lourdes menaces pèsent sur les équilibres de la vie sous les effets mortifères d’industries qui, au propre comme au figuré, empoisonnent l’existence de l’humanité. La toute récente conférence de Nairobi, au Kenya, avait souligné l’étendue des périls induits par la déforestation dont l’ampleur atteint désormais tous les continents, alors que dans le même temps, les zones arctiques de la planète subissent déjà les retombées des variations intervenues dans une atmosphère dégradée par les gaz à effet de serre. La fonte des neiges, couplée à la déforestation, mais aussi à une irrépressible avancée du désert, constituent les sources de cataclysmes auxquels est exposée la planète. Ces dangers si potentiels pour l’humanité aideront-ils à l’émergence d’une conscience écologique et environnementale ? La balle est dans le camp des pays les plus industriellement avancés qui pourraient céder à la tentation de la fuite en avant, à l’exemple de choix consistant à évacuer des déchets toxiques vers l’Afrique ou le sous-continent asiatique. La survie des ours polaires, que les Etats-Unis d’Amérique entendent préserver - sans pour autant avoir ratifié le protocole de Kyoto - est en ce sens un acte nécessaire mais pas suffisant. Parce que l’enjeu écologique et environnemental est pris en étau par la poussée implacable vers les profits le plus souvent générés par des industries polluantes. Les firmes multinationales sont à la recherche constante d’espace vital pour se démultiplier dans le monde et c’est ce qui explique que de larges pans de forêts soient rasés pour laisser place à des usines où une main-d’œuvre locale bon marché vient vendre sa force de travail pour un salaire de misère. La protection de la nature a aussi un versant politique car les grandes industries polluantes ne trouvent aucune résistance à s’établir hors de l’Europe ou de l’Amérique. Qui viendra alors à la rescousse des Indiens d’Amazonie ou des forestiers de nombre de pays africains dont le cadre traditionnel de vie est délibérément détruit ? La logique environnementale réside dans une juste évaluation du déracinement que provoque une industrialisation qui ignore toute la dimension patrimoniale du problème. L’écologie, l’environnement, ne peuvent être des slogans inscrits dans l’air du temps parce que, pour des motifs politiciens, il est de bon ton de se réapproprier des désespoirs légitimes. C’est autrement plus sérieux qu’un gadget qu’on jette après usage car les effets manifestes du réchauffement climatique sont autant de messages d’alerte lancés en direction des dirigeants du monde qui ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Il leur faut d’autant plus prendre acte de la mobilisation en faveur de la nature, qu’en termes d’environnement et d’écologie, les voyants sont au rouge. La planète verte relève de l’ordre du fantasme.
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