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L'accord qui met en mauvaise posture Recep Tayyip Erdogan



Le régime syrien qui a dénoncé l'opération « Rameau d'olivier » menée par l'armée turque dans l'enclave d'Afrin comme étant une violation de la souveraineté de l'Etat syrien s'apprête à déployer des unités de son armée dans ce secteur. Il se confirme en effet qu'un accord dans ce sens a été conclu entre les autorités de Damas et les milices kurdes YPG dont la situation face à l'armée turque et aux supplétifs syriens combattant à ses côtés devient intenable.Le déploiement de ces unités gouvernementales ne va pas sans faire craindre que l'on va assister à une nouvelle donne dans le conflit syrien : celle d'une confrontation armée directe entre les armées turque et syrienne. Ankara peut en effet considérer que le retour des forces du régime dans l'enclave d'Afrin ne met pas fin à la menace qu'est pour la Turquie la présence à sa frontière des milices kurdes et surtout qu'il contraire l'objectif assigné à l'opération « Rameau d'olivier » qui est de permettre à l'opposition armée syrienne opérant aux côtés de l'armée turque de prendre le contrôle de la zone.
Mais s'il devient effectif, le déploiement des unités syriennes dans cette zone mettra les autorités d'Ankara dans l'impossibilité de justifier la poursuite de leur opération « Rameau d'olivier » leur valant déjà forte réprobation internationale. Elles le seront d'autant si l'accord intervenu entre les autorités légales syriennes et les milices kurdes syriennes prévoit le désarmement de celles-ci et le retour dans l'enclave de l'administration fidèle à Damas. Ce sont en effet là les deux conditions préalables posées par le régime aux représentants des milices kurdes qui ont demandé de déployer ses troupes dans l'enclave. Si elles se réalisent, cela fera alors apparaître l'éventuelle poursuite de l'opération militaire turque en territoire syrien comme une flagrante agression au but expansionniste avec pour corollaire la chute de Bachar El Assad et de son régime.
Il se peut que Washington qui a manifestement lâché les milices kurdes sous la pression d'Ankara mais ne voit pas d'un bon ?il le rapprochement avec le régime opéré après cela par ces milices, a dû encourager les autorités turques à réaliser leur objectif pour le Nord syrien. Une confrontation armée directe entre les armées turque et syrienne arrangerait certainement les affaires des Etats-Unis. Ils y pousseront avec l'arrière-pensée que l'armée turque pourrait réaliser en Syrie ce que les ennemis intérieurs du régime et les mercenaires étrangers qui ont afflué à leurs côtés n'ont pas réussi, à savoir l'abattre, mais aussi qu'il se produise l'éclatement de l'alliance qu'ont nouée Ankara, Moscou et Téhéran au détriment des puissances occidentales et régionales ayant voulu les écarter de la reconfiguration de la carte géopolitique du Moyen-Orient. Erdogan va devoir clairement afficher ses intentions et ne plus rester dans le clair-obscur qui consiste à se déclarer pour le respect de la souveraineté de la Syrie et de son unité nationale et à poursuivre une opération militaire qui en est sa violation.
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